Le marché du GNL connaît une transformation significative, alors que les installations flottantes gagnent en popularité.
Marché du GNL : 1 à 2 mtpa de demande supplémentaire
Ces derniers mois ont vu la demande de GNL repartir à la hausse, tirée notamment par le marché asiatique. Des innovations technologiques récentes contribuent également à cet essor, notamment les nouvelles installations d’exploitation de GNL offshore. L’expansion de ce marché stimule la demande mondiale de GNL.
Le marché des installations de GNL flottantes devrait connaître une croissance en capacité installée d’environ 1 à 2 GW/an d’ici à 2026. Les nouveaux projets seront principalement situés en Amérique du Sud, en Afrique occidentale et en Asie du Sud-Est. Ils entraîneront une nouvelle demande de GNL d’environ 1 à 2 millions de tonnes par an (mtpa).
Les installations flottantes pour l’importation de GNL sont devenues populaires en raison de leur déploiement rapide et à moindre coût. Les avantages que présentent ces installations flottantes contribuent ainsi à dynamiser le marché du GNL.
53% de croissance de la demande au cours de la décennie
Le GNL, combustible fossile propre, est de plus en plus prisé puisqu’il permet de remplacer le charbon. De plus, des innovations technologiques émergentes facilitent son exploitation, dynamisant le marché. Par exemple, la dernière génération de systèmes de générateurs à cycle combiné peut atteindre des rendements énergétiques très élevés.
Selon Wood Mackenzie, la demande mondiale de GNL devrait augmenter de 53% entre 2020 et 2030.
Historique de l’émergence des installations offshore
Les premiers terminaux terrestres d’importation de GNL sont apparus dans les années 1960. Ils acheminaient le GNL depuis les premières usines de liquéfaction en Algérie et aux États-Unis. Ils assuraient ensuite l’injection de ce gaz dans les réseaux de distribution nationaux.
Depuis, quelque 150 terminaux d’importation de GNL ont vu le jour à travers le monde. Ces 20 dernières années ont vu le nombre d’installations offshore flottantes augmenter pour la production de pétrole et de gaz. Ces installations assurent aussi le stockage et la regazéification du GNL et récemment la liquéfaction du GNL.
Les UFSR remplacent peu à peu les installations onshore
Une étude menée par l’Oxford Institute for Energy Studies examine différentes options d’unités flottantes pour l’exploitation du GNL. Elle conclut que les installations flottantes présentent de nombreux avantages comparé aux installations terrestres. Parmi celles-ci, les unités flottantes de stockage et de regazéification (UFSR) sont particulièrement intéressantes.
Depuis l’introduction des UFSR en 2005, le nombre de terminaux utilisant cette technologie au lieu d’installations terrestres n’a cessé d’augmenter. Environ 15% des terminaux de GNL existants sont maintenant basés sur des systèmes flottants. Ce chiffre monte à 30% pour les nouveaux projets.
L’offshore moins chère que l’onshore
Tout d’abord, les coûts de construction d’un terminal UFSR sont d’environ $450 millions, ceux d’un terminal terrestre d’environ $750 millions. Les UFSR sont construits à partir de produits standardisés, alors que les terminaux terrestres nécessitent une approche sur mesure. La construction de ces derniers doit souvent s’effectuer dans des endroits éloignés ou avec des coûts de main-d’œuvre locale élevés.
Un UFSR peut également se déplacer en fonction des évolutions sur le marché du GNL mondial. La conversion d’un UFSR prend environ 18 mois, ou en trois ans pour une nouvelle construction. En revanche, la construction d’un nouveau terminal terrestre peut prendre entre trois et cinq ans.
Enfin, les UFSR présente des avantages environnementaux par rapports aux installations terrestres. Elles permettent en effet de préserver certaines zones côtières sensibles. Il s’agit d’un élément significatif, dans un contexte d’exigences environnementales croissantes.
Le Prélude de Shell
Certaines firmes exploitent ce type d’installations avec succès : c’est le cas de Shell, avec son projet Prélude en Australie. Le navire dispose de 12 cuves pouvant stocker 5,3 millions de tonnes d’hydrocarbures dont 3,6 millions de GNL. En service depuis 2017, il est amarré à environ 200 km des côtes australiennes où il devrait rester pour encore 25 ans.
En 2019, Shell a expédié en cargo la première cargaison de GNL depuis le Prélude en direction de l’Asie. Le coût de ce navire FLNG est estimé à $14 milliards.
Le marché du GNL devrait poursuivre son expansion
Les nouveaux projets au GNL répondent à la nécessité d’une solution rapide et compétitive pour satisfaire la demande croissante d’électricité. Le succès des installations flottantes, qui rendent l’exploitation du GNL encore plus rentable, devrait accentuer cette tendance. Ces dernières présentent de nombreux avantages qui facilitent l’exploitation du GNL pour la production d’électricité.
Le GNL sera donc une solution de plus en plus prisée, alors que les exigences de la transition énergétique s’accélèrent.