Le marché de l’hydrogène est en plein essor et pourrait être multiplié par 6 pour atteindre 350 millions de tonnes (Mt) en 2050.
Le marché de l’hydrogène en devenir
Le marché mondial de l’énergie valait 2000 milliards de dollars en 2020, contribuant à l’émission de plus de 9 milliards de tonnes d’équivalent de CO2. Prakash Sharma, directeur de recherche de Wood Mackenzie, entreprise du Verisk, déclare :
« Le commerce mondial de l’énergie devrait connaître sa plus grande perturbation depuis les années 1970 et l’essor de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
Dans le contexte actuel de la COP26, les pays se tournent ainsi de plus en plus vers les énergies vertes notamment dans les hydrogènes pour réduire les émissions de CO2.
Accélérer les transitions énergétiques
Selon Prakash Sherma :
« Le moment est venu pour les principaux exportateurs d’énergie du monde d’accélérer la transition énergétique, et la maîtrise du marché de l’hydrogène pourrait faire la différence. L’hydrogène à faible teneur en carbone et ses dérivés pourraient représenter environ un tiers du commerce de l’énergie par voie maritime dans un monde 2050 à bilan net nul »
Entre aujourd’hui et 2050, Wood Mackenzie prévoit que le marché de l’hydrogène sera multiplié par deux, voire jusqu’à six. En effet, La demande d’hydrogène à faible teneur en carbone atteindra 530 Mt d’ici à 2050, dont près de 150 Mt négociées sur le marché maritime.
Entre hydrogène vert et bleu
Plusieurs pays (Russie, Canada, Australie et au Moyen-Orient) attirés par la production d’électricité renouvelable à faible coût, espèrent bénéficier du développement de mégaprojets d’hydrogène bleu ou vert orientés vers l’exportation.
L’hydrogène dit « bleu » est obtenu lorsque le CO2 émis est capté puis réutilisé ou stocké, l’hydrogène vert quant à lui est produit à partir d’énergies renouvelables.
Le marché de l’hydrogène vert est en constante progression, en effet, rien qu’au cours des 12 derniers mois, le nombre de projets d’hydrogène vert annoncés a été multiplié par 50.
Les coûts de la production d’hydrogène vert sont toutefois trois fois supérieurs à ceux de l’hydrogène bleu. Cependant, les coûts de l’hydrogène vert devraient baisser à mesure que la technologie de fabrication des électrolyseurs s’améliore et que les coûts de l’électricité renouvelable diminuent. Cette baisse attendue des coûts favorisera un passage à plus long terme de l’hydrogène bleu à l’hydrogène vert.
Thompson,Vice-Président de Wood Mackenzie, déclare :
« La réalité est que le monde a besoin des deux pour atteindre le rythme requis de décarbonisation mondiale.La plupart des projets proposés sont actuellement une combinaison des deux. Les producteurs pourraient ainsi développer leurs chaînes d’approvisionnement en hydrogène à faible teneur en carbone à mesure que l’hydrogène vert devient plus compétitif au fil du temps. »
Le Moyen-Orient, la Russie et les États-Unis bien placés
Les fournisseurs ayant accès à d’importantes ressources gazières à faible coût et au captage et au stockage du carbone (CCUS) ont un avantage naturel pour les exportations d’hydrogène bleu. Des régions telles que le Moyen-Orient, la Russie et les États-Unis sont les mieux placés pour le marché de l’hydrogène bleu.
De même, les fournisseurs ayant accès à des énergies renouvelables ont un avantage en ce qui concerne le marché de l’hydrogène vert. L’Australie et le Moyen-Orient se situent dans les premiers rangs en matière d’irradiation solaire et offrent donc un énorme potentiel d’hydrogène vert. Ces pays dont l’Australie ont la possibilité de produire de l’hydrogène vert qui augmentera leur portefeuille d’exportations énergétiques.