Le marché carbone fut l’un des sujets phares de la COP26. Cependant, pour certains, ses effets et sa mise en œuvre demeurent encore flous.
Le marché carbone réglementé lors de la COP21
La COP26 a permis la création de mesures comme l’arrêt de l’utilisation du charbon et la réduction des émissions de méthane. En outre, elle fut le théâtre de l’application de l’Article 6 de la COP21 prévoyant un marché mondial du carbone. Cet article permet la création d’un système d’échange de droits d’émissions de gaz à effets de serre entre pays acheteurs et pays émetteurs.
Or, ce marché contient des failles. Notamment en ce qui concerne le double-comptage des crédits carbone. Cela se réalise lorsqu’un État vend son crédit carbone à un autre, mais qu’ils l’enlèvent tous deux de leur bilan carbone. Pour y remédier, la demande d’un système de vérification de l’ONU pour le bon comptage des crédits a été formulée.
« greenwashing »
La mise en place d’un marché du carbone appelle à deux types de parties prenantes. La première, celle des acheteurs de crédits, notamment les pays développés. Puis la deuxième, celle des prêteurs, en règle générale les pays émergents.
Cependant, le risque tend vers une augmentation massive d’investissements de la part des grandes compagnies et des États développés. Cela pourrait amener un afflux important vers les pays émergents pour y acheter des crédits carbone pour leurs objectifs de réductions d’émissions carboniques.
De plus, cette ruée permettrait aux entreprises de poursuivre leurs émissions de carbone. L’incitation des pays développés à compenser, plutôt qu’à réduire leurs émissions, fait en effet planer le risque de « greenwashing ».
Avec la promotion de technologies comme la capture et le stockage de carbone, vient l’idée d’émissions négatives. La neutralité carbone ne suffirait plus pour certains spécialistes. En outre, le marché carbone pourrait aider à la mise en place de tels mécanismes d’émissions négatives.