Marché australien des crédits carbone : les nouveaux acteurs influencent les prix

Le marché australien des crédits carbone connaît une stabilisation temporaire des prix, tandis que l’émergence de nouveaux instruments financiers alternatifs attire progressivement l’attention des entreprises, modifiant subtilement les dynamiques commerciales et financières du secteur.

Partagez:

Le marché australien des crédits carbone traverse actuellement une période d’équilibre relatif. Depuis plusieurs semaines, les prix affichent une stabilité inhabituelle, influencée principalement par une demande modérée en début d’année fiscale. Les professionnels du secteur restent prudents quant aux perspectives immédiates, tout en surveillant l’émergence de nouvelles solutions alternatives aux traditionnelles unités australiennes de crédit carbone (Australian Carbon Credit Units, ACCUs).

Dynamique du marché des ACCUs

Les ACCUs constituent actuellement le principal instrument de compensation des émissions de gaz à effet de serre en Australie. Ces crédits sont émis via divers projets, notamment la régénération des forêts natives, l’évitement de la déforestation et d’autres initiatives validées par le Clean Energy Regulator, l’organisme australien en charge de la réglementation du secteur. Historiquement, les variations tarifaires des ACCUs sont généralement modérées en milieu d’année fiscale, avec des hausses plus significatives observées vers la fin de l’exercice, lorsque les entreprises cherchent activement à remplir leurs obligations réglementaires.

Cette année, la demande semble toutefois ralentie. Plusieurs acteurs du marché indiquent que les entreprises évaluent prudemment leurs besoins en crédits carbone, limitant leurs achats aux strictes obligations. Cette approche précautionneuse explique en grande partie la stabilité relative observée actuellement sur les marchés, alors que traditionnellement les mouvements de prix seraient plus marqués.

Émergence d’instruments alternatifs

Parallèlement, le marché des crédits carbone en Australie commence à voir émerger un intérêt croissant pour les crédits issus du Safeguard Mechanism (Safeguard Mechanism Credits, SMCs). Introduit récemment dans le cadre d’une réforme du système réglementaire national, ce mécanisme permet aux grandes installations industrielles de générer des crédits lorsqu’elles réduisent leurs émissions en dessous des seuils réglementaires fixés par l’État. Ces crédits peuvent ensuite être vendus ou utilisés pour remplir leurs obligations réglementaires futures.

La différenciation principale entre les SMCs et les ACCUs réside dans leur mode de génération et leur disponibilité. Contrairement aux ACCUs, les SMCs ne sont pas des compensations directes mais représentent des réductions effectives d’émissions réalisées par les installations régulées. Ce mécanisme introduit donc une nouvelle dynamique, les entreprises pouvant arbitrer leurs choix entre ces deux types d’actifs, selon des critères économiques et stratégiques précis.

Impact sur la stratégie des entreprises

Certains acteurs du secteur ont commencé à intégrer les SMCs dans leur stratégie d’approvisionnement, attirés par la possibilité de diversifier leurs portefeuilles d’actifs et de minimiser leurs coûts de mise en conformité. Toutefois, cette intégration reste encore prudente, principalement en raison de l’incertitude entourant la liquidité de ces nouveaux instruments financiers. En effet, les SMCs demeurent encore peu échangés sur les marchés secondaires, ce qui limite leur attractivité immédiate comparée aux ACCUs, déjà bien établis et facilement négociables.

L’incertitude autour de la capacité des SMCs à répondre durablement aux besoins des grandes entreprises pousse également certains acteurs à privilégier la sécurité d’approvisionnement offerte par les ACCUs. Ces derniers, bénéficiant d’un marché mature, restent préférés par les entreprises cherchant à garantir leur conformité réglementaire sans risquer de ruptures ou retards d’approvisionnement.

L’évolution prochaine du marché dépendra fortement des arbitrages réalisés par les grands émetteurs, ainsi que du développement attendu de la liquidité et de l’accessibilité des crédits issus du Safeguard Mechanism.

La Norvège lance un projet industriel d'envergure visant le captage, le transport maritime et le stockage géologique de CO₂, mobilisant des acteurs majeurs de l'énergie et une subvention publique significative pour sécuriser sa viabilité économique.
Une subvention européenne de €21mn, gérée par EIB Global, financera des projets égyptiens visant à réduire les émissions industrielles et à développer le recyclage, tandis qu’un prêt connexe de €135mn doit lever des investissements climatiques additionnels.
Stockholm Exergi lance la construction d’une unité de captage de CO₂ à Stockholm, associée à l’extension de Northern Lights en Norvège, pour une capacité totale de stockage de 5 millions de tonnes annuelles dès 2028.
La couverture mondiale des émissions par les systèmes de tarification du carbone atteint 28 %, portée par l’expansion des marchés de conformité, dont la demande a presque triplé en un an, selon un rapport de la Banque mondiale.
Le Vietnam initie un marché carbone pilote visant les industries de l’acier, du ciment et de l’énergie thermique pour préparer une régulation nationale dès 2029.
L’Agence américaine de protection environnementale (EPA) propose de confier au Texas l’autorité directe d’octroyer les permis d’injection de dioxyde de carbone, accélérant ainsi potentiellement l'essor commercial des projets de stockage géologique de CO₂.
Höegh Evi et Aker BP ont reçu l’approbation de principe de DNV pour un transporteur maritime conçu pour acheminer du CO₂ liquéfié vers des sites de stockage offshore en Norvège.
Norne et le port d’Aalborg entament la construction d’un terminal CO2 de 15 millions de tonnes par an, soutenu par une subvention de l’Union européenne.
Le gouvernement de l’État de Lagos a lancé un programme visant à déployer 80 millions de foyers améliorés, créant jusqu’à 1,2 milliard de tonnes de crédits carbone négociables.
Le département américain de l’Énergie a annulé 24 projets financés par l’administration Biden, invoquant leur manque de rentabilité et d’impact sur les priorités énergétiques nationales.
Aux États-Unis, le marché du noir de carbone affronte des fluctuations inédites au premier semestre 2025, marqué par une baisse de la demande industrielle et une volatilité persistante des matières premières, laissant planer des doutes sur la stabilité future du secteur.
Les marchés européens et britanniques du carbone marquent une pause cette semaine, en attendant des précisions sur la future intégration des deux systèmes d’échange de quotas d’émissions.
Un consortium dirigé par European Energy a obtenu la préqualification pour un projet danois de captage et stockage de carbone, visant 150 000 tonnes de CO₂ par an à Næstved, dans le cadre d’un programme national de subvention.
Le projet commun de Copenhagen Infrastructure Partners et Vestforbrænding figure parmi les dix initiatives retenues par l’Agence danoise de l’énergie pour le financement public du captage et stockage de carbone.
Le courtier canadien One Exchange s’associe à Stephen Avenue Marketing pour créer OX CO₂, une plateforme de négoce du carbone alliant technologie numérique et expertise humaine.
La Russie a saisi l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour contester le mécanisme européen d’ajustement carbone aux frontières (CBAM), jugé discriminatoire et protectionniste envers ses exportations de matières premières stratégiques.
BP recommande de prolonger le système britannique d’échange de quotas d’émission jusqu’en 2042, et plaide pour son alignement avec le marché européen, tout en défendant l’intégration des absorptions de carbone dans le dispositif.
Aker reprend la participation d’Aker Carbon Capture dans SLB Capturi pour NOK635mn, prélude à une distribution de NOK1.7bn et à la dissolution de l’entreprise.
Le partenariat vise à développer une chaîne logistique complète de captage, transport, liquéfaction et stockage du CO2, centrée sur les activités industrielles de Calcinor.
Face à des réglementations environnementales de plus en plus strictes, les principales compagnies pétrolières mondiales augmentent significativement leurs investissements dans les technologies de captage et stockage du carbone (CCS), redéfinissant ainsi leurs stratégies industrielles et financières.