Le ministre français de l’Industrie et de l’Énergie, Marc Ferracci, a indiqué être disposé à soumettre la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) à un débat parlementaire, potentiellement suivi d’un vote. Cette annonce intervient alors que plusieurs formations politiques, dont le Rassemblement national (RN), critiquent une adoption par décret qu’elles jugent opaque. La PPE, qui trace les grandes lignes de la stratégie énergétique nationale sur dix ans, vise notamment à porter la part des énergies renouvelables à 33 % du mix énergétique d’ici 2030, objectif déjà inscrit dans la loi.
Le ministre a souligné que la PPE constitue un outil d’application des orientations définies par le législateur. Il a affirmé que les autorités réfléchissent à organiser ce débat lors de l’examen d’une proposition de loi présentée par le sénateur Daniel Gremillet, membre du parti Les Républicains (LR), actuellement en discussion à l’Assemblée nationale. Ce projet de loi pourrait servir de cadre pour encadrer plus formellement le processus de programmation énergétique.
Une opposition politique concentrée sur la méthode
Plus de 160 sénateurs issus de la droite et du centre ont récemment exhorté le Haut-Commissaire au Plan, François Bayrou, à reporter la publication de la PPE, critiquant un manque de cohérence stratégique. Marine Le Pen, députée et présidente du groupe RN à l’Assemblée, a insisté sur la nécessité d’un vote parlementaire, qualifiant toute autre méthode d’« impardonnable ». Cette pression politique reflète une volonté accrue de faire de la politique énergétique un enjeu de débat public, plutôt qu’un acte réglementaire.
En réponse, Marc Ferracci a rétorqué que le processus de consultation était en cours depuis plusieurs années. Il a reproché au RN son absence d’implication dans les consultations précédentes et a accusé le parti d’adopter un positionnement systématiquement hostile aux énergies renouvelables. Le ministre a également défendu le cadre légal existant, rappelant que les objectifs fixés par la PPE relèvent déjà de lois votées par le Parlement.
Réactions au contexte commercial international
Interrogé en parallèle sur les tensions commerciales transatlantiques, Marc Ferracci a réagi à l’annonce de l’ancien président américain Donald Trump concernant des droits de douane supplémentaires de 25 % sur les véhicules et pièces automobiles importés. Le ministre a plaidé pour des contre-mesures de portée équivalente, estimant qu’aucune négociation ne devait s’enclencher sans établir un rapport de force clair. Toutefois, il a également exprimé sa préoccupation quant à l’impact potentiel sur les équipementiers français, déjà fragilisés par la conjoncture industrielle.