Plusieurs dizaines de militants de la CGT ont manifesté mardi contre le possible licenciement d’agents du distributeur de gaz GRDF, coupant le courant de l’immeuble où ils étaient reçus pour leur entretien disciplinaire, quelques mois après un conflit long et âpre sur les salaires.
Quatre agents de GRDF Ile-de-France ont été entendus individuellement mardi dans un immeuble parisien tout au long de la journée, dont deux étaient menacés de licenciements, selon la CGT. Celle-ci les décrit comme faisant partie des « membres les plus actifs de la grève qui a eu lieu de fin octobre à décembre dernier pour exiger une augmentation des salaires ».
En fin de matinée, plusieurs agents ont déployé une banderole géante « EDF-GDF 100% public », sous laquelle ils se sont dissimulés pour permettre à l’un d’entre eux d’effectuer « la mise en sobriété (coupure volontaire du courant, ndlr) de l’hôtel particulier » où devaient être reçus les agents. « Une coupure a eu lieu ce matin à Paris, mais n’a concerné que le site en question », a confirmé à l’AFP le distributeur d’électricité Enedis, qui a indiqué que le courant avait été rétabli. Enedis a fait part de son intention de porter plainte, comme à chaque incident de ce type.
Les manifestants ont dénoncé les possibles licenciements d’Aminata et Matthyeu, « deux collègues CGT de l’agence d’intervention d’Alfortville », contre lesquels ont été constitués « des dossiers montés de toutes pièces », selon Jordan Robichon, de la CGT Energie Ile-de-France. Les deux salariés menacés de licenciement ont été entendus par la direction de l’entreprise, qui n’a pas prononcé de sanction à ce stade, a précisé la CGT en fin de journée.
Contactée par l’AFP, la direction de GRDF a exprimé le souhait de ne « pas commenter ces entretiens individuels et personnels » et n’a pas indiqué ce qu’elle reprochait aux salariés visés par les procédures. « A la base, on est à deux, trois procédures par an, là, on a plus de procédures en quelques mois que les six, sept dernières années réunies », a assuré M. Robichon.
Au terme d’une grève de plusieurs semaines, la direction de GRDF avait signé en novembre un accord salarial avec trois syndicats (CFDT, CFE-Energie, FO) prévoyant 2,3% d’augmentation, en complément d’une augmentation du salaire national de base (SNB) obtenue au niveau de la branche. Mais la CGT, majoritaire au sein de GRDF, a poursuivi le mouvement, notamment dans les régions où le mouvement était le plus dur, comme l’Ile-de-France, estimant ces avancées insuffisantes.
Un accord avait finalement été trouvé pour les 12.000 salariés de l’entreprise, prévoyant, pour 2023, une prime additionnelle mensuelle d’au moins 50 euros et pouvant atteindre 87 euros pour les plus bas salaires, portant la revalorisation pour tous à au moins 200 euros bruts mensuels.