Le président vénézuélien Nicolas Maduro a accusé jeudi l’administration américaine de « piller » Citgo, une sociéte de raffinage basée aux Etats-Unis et appartenant au géant vénézuélien des hydrocarbures, PDVSA.
Un tribunal de l’État américain du Delaware a statué que les actions de Citgo, un raffineur et distributeur d’essence basé à Houston (Texas), filiale de PDVSA, peuvent être vendues pour rembourser ses créanciers, les autorités financières américaines ayant approuvé cette décision lundi. « Ce que fait le gouvernement de Joe Biden est l’un des vols, l’un des plus grands pillages jamais commis contre une nation dans le monde et nous le rejetons », a déclaré Maduro à Caracas.
Mercredi, le vice-président vénézuélien Delcy Rodriguez avait déjà contesté cette procédure et accusé Washington d’avoir donné le feu vert. La réélection de Maduro en 2018 n’avait pas été reconnue par Washington, qui considère les résultats électoraux comme « frauduleux ». L’opposant Jean Guaido avait alors été considéré par les Etats-Unis comme président de facto jusqu’à fin 2022 quand l’opposition vénézuélienne, divisée, a mis fin au « gouvernement intérimaire » de M. Guaido.
A l’initiative du président colombien Gustavo Petro, une vingtaine de pays réunis fin avril en Colombie pour tenter de relancer le dialogue au Venezuela, ont fait miroiter l’assouplissement des sanctions si son gouvernement s’engage à tenir des élections en 2024 avec des garanties pour l’opposition. Maduro a déclaré que la procédure contre Citgo était une tentative de saper ces efforts.
L’affaire Citgo remonte à 2011, lorsque le gouvernement vénézuélien avait saisi une mine attribuée à Crystallex (producteur d’or canadien), mais sans rembourser 1,2 milliard de dollars à l’entreprise. De nombreux autres créanciers ont tenté de s’en prendre à Citgo pour régler des dettes que le gouvernement de Caracas, en difficultés financières, ne peut ou ne veut pas payer.