Les autorités espagnoles ont fermement nié toute responsabilité dans la coupure d’électricité majeure survenue le 28 avril, qualifiant d’« information totalement fausse » l’hypothèse d’une expérimentation conduite sur le réseau national. Interrogée au Parlement, la secrétaire d’État à l’Écologie, Sara Aagesen, a démenti l’article publié par The Telegraph selon lequel l’Espagne aurait testé les limites de son système électrique dans le cadre de sa transition énergétique.
Cette déclaration intervient après la publication du quotidien britannique The Telegraph le 23 mai, qui citait des sources non identifiées à Bruxelles affirmant que le gouvernement espagnol testait la résilience de son réseau en réduisant l’apport des énergies conventionnelles, à l’approche de la fermeture programmée de deux réacteurs nucléaires en 2027.
Les producteurs conventionnels évoqués par REE
La présidente de Red Eléctrica de España (REE), Beatriz Corredor, a elle aussi rejeté l’idée d’une quelconque expérimentation. Elle a assuré dans une interview accordée au quotidien La Vanguardia qu’il n’y avait eu ni surcharge, ni court-circuit, ni cyberattaque au moment de la panne. D’après ses déclarations, le réseau n’a pas enregistré un excès de production renouvelable.
Mme Corredor a toutefois souligné que certains producteurs d’électricité utilisant des sources conventionnelles — centrales à gaz, hydrauliques ou nucléaires — affichaient, ce jour-là, des paramètres de tension inférieurs aux normes techniques. Elle n’a pas précisé si ce déséquilibre avait contribué à la défaillance du système.
Les entreprises énergétiques réclament plus de transparence
L’Association des entreprises d’énergie électrique espagnole (Aelec), regroupant notamment Iberdrola et Endesa, a indiqué n’avoir détecté « aucun défaut » dans ses installations. Dans un communiqué diffusé le 27 mai, Aelec a affirmé que les dispositifs de protection ont fonctionné conformément aux standards. L’organisation a appelé à davantage de transparence de la part de REE, estimant que les données techniques doivent être partagées avec tous les opérateurs concernés.
Selon les données communiquées par les autorités, deux fortes oscillations ont été enregistrées dans les 30 minutes précédant l’interruption du service. Trois incidents ont ensuite été détectés en l’espace de 20 secondes dans des sous-stations situées à Grenade, Badajoz et Séville, sans que leur origine exacte n’ait pu être identifiée à ce jour.
Une cause toujours inconnue un mois après
La panne a entraîné l’interruption de l’alimentation électrique en Espagne ainsi qu’au Portugal pendant plusieurs heures, affectant des millions d’usagers et provoquant une forte mobilisation du secteur. Malgré l’intensification des enquêtes, aucune cause précise n’a encore été confirmée.
Les acteurs du secteur demeurent dans l’attente d’éléments concrets. « Il n’est pas responsable de désigner des coupables alors que les causes de la panne sont toujours en cours d’identification », a déclaré Sara Aagesen devant les députés, appelant à ne pas alimenter des spéculations sans fondement.