Le président Emmanuel Macron réunira vendredi un Conseil de défense consacré à l’approvisionnement en gaz et en électricité de la France, a indiqué mardi l’Elysée, confirmant des informations de presse.
“L’approvisionnement en gaz et en électricité étant un intérêt vital pour le pays, le Conseil de défense et de sécurité nationale (SDSN) aura pour objectif de faire le point sur la situation ainsi que sur les scénarios envisagés pour se préparer à tous les cas de figure cet automne et cet hiver”, a expliqué à l’AFP un conseiller de l’Elysée.
“On ne peut pas parler de gaz et de crise énergétique sans parler de la Russie et de la guerre en Ukraine, ce qui veut dire qu’il y a des sujets de l’ordre de la sécurité nationale et à haute valeur stratégique”, a plaidé mardi sur franceinfo le porte-parole du gouvernement Olivier Véran pour justifier le recours à ce dispositif où les délibérations sont secrètes.
“Ne voyez pas ça comme un comme une enceinte secrète, c’est vraiment un travail collégial, collectif”, a-t-il cependant ajouté, en précisant avoir participé à de nombreux conseils de défense sanitaire en tant que ministre de la Santé.
Initialement réservés aux sujets de défense, ces conseils avaient été utilisés à de nombreuses reprises par le chef de l’État à l’époque de la crise Covid, provoquant des critiques des oppositions politiques sur l’exercice solitaire du pouvoir.
“Un conseil de défense énergie, pour moi c’est le secret. Le conseil des ministres je vois ce que c’est, l’assemblée, je vois ce que c’est, le sénat je vois ce que c’est, c’est prévu dans la constitution. Le conseil de défense ça n’existe pas”, a critiqué mardi sur LCI le patron des Verts Julien Bayou.
Les flux de gaz en provenance de Russie se sont taris et les Européens se préparent à un possible arrêt total, en rétorsion aux sanctions prises contre Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine.
Engie a annoncé que le russe Gazprom réduit encore ses livraisons de gaz auprès de lui dès ce mardi.
La situation est également tendue du côté de l’électricité, en raison de l’indisponibilité d’une partie du parc nucléaire, notamment pour des problèmes de corrosion.
La Première ministre Elisabeth Borne a exhorté lundi les entreprises à agir pour améliorer leur sobriété énergétique, faute de quoi elles seraient les “premières touchées” par des mesures de “rationnement” dans les prochains mois.