La rencontre entre le président français Emmanuel Macron et le président kazakh Kassym-Jomart Tokaïev, lors de sa visite d’État à Paris, témoigne d’une volonté commune de renforcer les liens entre la France et le Kazakhstan. Cet entretien marque une nouvelle étape dans le partenariat stratégique des deux pays, avec un accent particulier sur l’énergie nucléaire et la coopération économique.
Le Kazakhstan, pays d’Asie centrale et allié économique de la Russie, partage plus de 7 500 kilomètres de frontière avec cette dernière. Les deux dirigeants ont abordé plusieurs enjeux internationaux, dont la guerre en Ukraine, soulignant leurs « préoccupations communes ». Emmanuel Macron a exprimé son attachement au multilatéralisme et au respect de la Charte des Nations Unies, rappelant que l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022 met en péril l’ordre international et la sécurité régionale. Pour Macron, la situation ukrainienne incarne le défi de faire prévaloir le droit international sur le droit de la force, soulignant ses impacts sur la sûreté nucléaire, la sécurité alimentaire et les droits humains.
Vers un soutien au développement nucléaire civil
Sur le plan énergétique, le président français a proposé le soutien de la France dans le développement du nucléaire civil au Kazakhstan. Ce pays, bien que premier producteur mondial d’uranium, manque actuellement de capacités pour produire son électricité. Un récent référendum a autorisé la construction de la première centrale nucléaire au Kazakhstan, ouvrant ainsi la voie à des collaborations internationales. Macron a mis en avant le « savoir-faire » français, soulignant l’intérêt de la France à accompagner le Kazakhstan dans sa transition vers le nucléaire civil.
L’énergie nucléaire est un axe de coopération stratégique pour la France, qui possède une expertise reconnue dans ce domaine. Ce soutien pourrait également renforcer la position de la France en tant qu’acteur majeur dans la transition énergétique mondiale.
Accords économiques et partenariat sur les ressources critiques
Outre le secteur énergétique, les deux pays ont conclu plusieurs accords économiques. Parmi les annonces importantes, le groupe Alstom, implanté au Kazakhstan depuis 2010, a signé un contrat pour fournir des locomotives électriques. Ces accords s’inscrivent dans la continuité d’une feuille de route stratégique adoptée à Astana l’année dernière, qui vise à renforcer la coopération pour l’exploitation de minerais critiques entre 2024 et 2026. Ces minerais sont essentiels pour les industries technologiques et la transition énergétique, secteur où la France souhaite intensifier ses partenariats internationaux.
Coopération sur les migrations et accords bilatéraux
La coopération entre la France et le Kazakhstan inclut également des aspects migratoires. Un accord de réadmission signé entre les deux pays permettra la reconduite des ressortissants kazakhs expulsés de France, avec des modalités de réadmission que l’Élysée décrit comme « très favorables ». Cet accord est une première entre la France et un pays d’Asie centrale et reflète l’engagement des deux nations à renforcer leur collaboration sur des sujets sensibles.
Cette visite d’État et les multiples accords signés témoignent de la volonté des deux dirigeants de construire un partenariat stratégique solide. Dans un contexte géopolitique complexe, la France et le Kazakhstan semblent déterminés à renforcer leurs échanges économiques et technologiques, tout en affirmant leur attachement à des valeurs communes et au respect du droit international.