L’Union européenne a officiellement adopté un 17e train de sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie, en ajoutant 189 navires supplémentaires à la liste de sa « flotte fantôme » pétrolière. L’annonce a été faite par la Haute Représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Kaja Kallas, à l’occasion d’une réunion ministérielle à Bruxelles.
342 navires sanctionnés depuis le début du conflit
Ces navires, en majorité non immatriculés et opérant dans des conditions opaques, servent au transport de pétrole russe en contournant les restrictions en vigueur. Depuis l’instauration des premières mesures économiques contre Moscou à la suite de l’invasion de l’Ukraine, leur nombre a fortement augmenté. Le communiqué officiel indique que 342 navires sont désormais visés par les sanctions européennes.
Selon le ministre estonien de la Défense Hanno Pevkur, jusqu’à 500 pétroliers pourraient faire partie de cette flotte parallèle. « L’Union a encore une marge d’action pour étendre ces mesures », a-t-il affirmé devant la presse à Bruxelles. La plupart de ces navires sont actifs en mer Baltique, où ils opèrent en dissimulant leur position et en naviguant sans certification internationale.
Réseaux de soutien logistique également visés
Outre les navires, le 17e paquet comprend également des sanctions contre une trentaine d’entités identifiées pour leur rôle dans la facilitation de ces activités maritimes. Ces organisations sont accusées d’avoir permis le transport ou la vente de pétrole en violation des embargos existants. Les nouvelles mesures incluent un gel des avoirs et des restrictions sur les opérations commerciales au sein de l’UE.
Les discussions entre les États membres se poursuivent en vue d’un 18e ensemble de sanctions, qui devrait inclure de nouveaux pétroliers identifiés récemment. Ce projet est porté par plusieurs capitales qui souhaitent renforcer la pression économique sur la Russie, tout en maintenant la cohésion des mesures prises jusqu’à présent.
Premières sanctions européennes contre des opérations hybrides
L’Union européenne a aussi imposé pour la première fois des sanctions en réponse à des actes dits hybrides attribués à la Russie. Vingt-et-une personnes et six entités ont été ciblées pour leur implication présumée dans des incendies criminels, attaques contre les infrastructures ou tentatives d’atteinte à des personnalités européennes.
Ces mesures viennent s’ajouter à celles qui pourraient être envisagées si Moscou rejette toujours le cessez-le-feu de 30 jours proposé par Kiev et soutenu par plusieurs partenaires occidentaux.