Depuis l’arrêt des livraisons de gaz russe à la région séparatiste de Transdniestrie, la Moldavie fait face à une crise énergétique qui menace la stabilité du pays. En réponse, l’Union européenne a alloué un nouveau financement de 250 millions d’euros pour aider Chisinau à sécuriser son approvisionnement en énergie et intégrer progressivement son marché à celui de l’UE.
Un contexte énergétique sous tension
La Moldavie, en négociation pour son adhésion à l’Union européenne, subit les répercussions de la guerre en Ukraine, notamment par l’interruption des livraisons de gaz de Gazprom via Kiev. L’expiration du contrat de transit entre l’Ukraine et la Russie a conduit au blocage des approvisionnements destinés à la Transdniestrie, région qui échappe au contrôle du gouvernement central moldave depuis 1992.
Gazprom, invoquant un litige financier sur la dette énergétique moldave, a refusé d’explorer d’autres itinéraires pour maintenir les livraisons. Cette situation a entraîné des coupures de chauffage, d’eau chaude et d’électricité dans la région séparatiste dès le début de l’année 2025.
Une réponse financière de Bruxelles
Pour répondre à l’urgence, l’Union européenne avait débloqué une aide d’urgence de 30 millions d’euros début février afin de permettre le transport de gaz européen vers la Transdniestrie. Cette assistance a contribué à atténuer les premières conséquences de la crise énergétique.
La nouvelle enveloppe de 250 millions d’euros annoncée mardi s’inscrit dans une stratégie de soutien plus large, visant à renforcer l’indépendance énergétique de la Moldavie. Une part de cette aide inclut une proposition de 60 millions d’euros spécifiquement destinée à couvrir les besoins énergétiques de la Transdniestrie jusqu’à la mi-avril, sous réserve du respect de certaines conditions liées aux droits humains et aux libertés dans la région.
Objectif : intégration au marché énergétique européen
Dans une déclaration sur le réseau social X, la Commissaire européenne à l’Élargissement, Marta Kos, a souligné l’importance de cet engagement européen pour permettre à la Moldavie de « reprendre le contrôle de son destin énergétique ». De son côté, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réaffirmé la volonté de dissocier définitivement l’ex-république soviétique de la Russie en matière d’approvisionnement en énergie.
La Moldavie cherche ainsi à accélérer son intégration au marché énergétique européen, tout en diversifiant ses sources d’approvisionnement pour éviter une nouvelle crise. Le soutien financier de Bruxelles intervient à un moment clé, alors que Chisinau cherche à sécuriser son avenir énergétique face aux tensions géopolitiques régionales.