Les représentants des vingt-sept États membres de l’Union européenne ont approuvé un 17e ensemble de sanctions à l’encontre de la Fédération de Russie. Ce nouveau volet, annoncé le 14 mai par Connaissance des Énergies avec AFP, cible spécifiquement une flotte croissante de pétroliers non immatriculés ou anonymes, utilisés pour échapper aux restrictions imposées depuis l’invasion de l’Ukraine.
Près de 200 nouveaux navires ajoutés à la liste
Au total, ce sont désormais 345 navires identifiés comme appartenant à la « flotte fantôme » russe qui sont visés par l’Union européenne. Parmi eux, près de 200 unités ont été ajoutées dans ce nouveau paquet, après plusieurs semaines de négociations diplomatiques. Ces navires opèrent principalement en mer Baltique, échappent aux régulations internationales et naviguent sans assurance fournie par des entreprises occidentales.
Parallèlement, une trentaine d’entités ont été sanctionnées pour avoir facilité, selon Bruxelles, les opérations d’évasion commerciale orchestrées par Moscou. Ces structures auraient joué un rôle dans la logistique ou le financement du transport maritime de pétrole en violation des sanctions en place.
Un outil stratégique au cœur de la pression occidentale
La multiplication de ces navires est une réponse directe aux mesures prises par les pays occidentaux pour limiter les revenus énergétiques de la Russie. Depuis février 2022, l’Union européenne a imposé plusieurs restrictions sur les exportations de pétrole brut et de produits pétroliers russes, contribuant à l’émergence de cette flotte informelle, souvent composée de navires anciens et mal équipés.
Selon l’École d’économie de Kiev, environ 430 navires à travers le monde seraient désormais impliqués dans ce type d’activité. Ces chiffres soulignent la difficulté pour l’Union européenne de faire respecter ses mesures sans un contrôle renforcé des flux maritimes.
Tensions politiques autour d’un cessez-le-feu
Ces sanctions révisées s’inscrivent dans un contexte diplomatique tendu. Elles sont distinctes des mesures « massives » évoquées par plusieurs dirigeants européens si la Russie persistait à refuser les conditions d’un cessez-le-feu de 30 jours, déjà accepté par l’Ukraine. Le chancelier allemand Friedrich Merz a déclaré le 13 mai qu’en l’absence de progrès concrets, de nouvelles actions seraient envisagées contre Moscou.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a, pour sa part, appelé à une application plus stricte des sanctions existantes si son homologue russe Vladimir Poutine ne se rendait pas aux pourparlers de paix proposés en Turquie.