La Commission européenne a annoncé son intention de proposer une révision à la baisse du plafond de prix du pétrole russe transporté par voie maritime, actuellement fixé à 60 $ le baril. Cette proposition, portée par le commissaire européen chargé de l’Économie, Valdis Dombrovskis, sera présentée lors de la réunion des ministres des Finances du Groupe des Sept (G7) qui se tient cette semaine au Canada, selon Reuters le 19 mai.
Cette initiative s’inscrit dans le contexte de l’élaboration du 18e paquet de sanctions de l’Union européenne contre la Russie. Depuis le 5 décembre 2022, une coalition formée par le G7, l’Union européenne et l’Australie applique un plafond de prix à 60 $ pour les cargaisons de pétrole russe, conditionnant l’accès aux services de transport maritime, d’assurance et de réassurance à ce niveau de prix.
Des États membres réclament un seuil plus contraignant
Certains États membres de l’Union européenne, notamment la Pologne, l’Estonie et la Lituanie, militent pour un abaissement significatif du plafond, estimant que le seuil actuel ne réduit pas efficacement les revenus énergétiques de Moscou. À l’inverse, des pays comme la Grèce, Chypre et Malte s’opposent à toute baisse, en raison de l’importance stratégique de leurs secteurs maritimes.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exprimé des positions similaires à celles des pays baltes, appelant à un plafonnement compris entre 30 et 40 $ le baril. « Le plafond envisagé aujourd’hui, autour de 60 $, me semble artificiel », a déclaré le président ukrainien lors d’une conférence de presse, selon Reuters le 26 novembre.
Vers une coordination renforcée avec les partenaires du G7
Valdis Dombrovskis a précisé que la proposition s’inscrit dans le cadre de discussions menées avec les autres membres du G7, en précisant qu’il s’attendait à « un certain intérêt » de la part de ses partenaires internationaux. Il a indiqué que l’objectif était d’intégrer ce plafonnement révisé dans le 18e train de mesures en cours de négociation.
Parallèlement, la ministre finlandaise des Affaires étrangères, Elina Valtonen, a confirmé que les travaux sur ce nouveau paquet débuteraient dès la finalisation du 17e. Ces mesures visent à accentuer la pression économique sur la Russie sans provoquer de déséquilibre majeur sur les marchés mondiaux.
Une efficacité contestée par Kyiv
Selon EnergyNow Media, les autorités ukrainiennes jugent que la Russie continue de tirer des revenus significatifs de ses ventes de brut malgré les plafonnements actuels. L’administration Zelensky considère qu’un seuil inférieur est nécessaire pour avoir un effet concret sur les recettes liées aux exportations de pétrole, qui constituent une part importante du financement de l’effort de guerre russe.
La proposition européenne intervient dans un contexte de divergences persistantes au sein des institutions européennes et entre les membres du G7, sur fond d’intérêts économiques contrastés et de considérations géopolitiques croissantes.