L’UNEP, l’UE et le Japon cadrent le méthane: 12% de réponses, LNG sous pression

Le relèvement des réponses aux alertes satellitaires de l’UNEP déclenche des clauses de mesure, rapportage et vérification; l’Union européenne fixe des jalons d’import, le Japon renforce la traçabilité du gaz naturel liquéfié; opérateurs et sidérurgie ajustent budgets et contrats.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les alertes satellites sur le méthane dépassent 3 500 cas et le taux de réponse atteint 12 %, selon le dispositif piloté par l’United Nations Environment Programme (UNEP) (Programme des Nations unies pour l’environnement). Ce pilotage s’appuie sur le Methane Alert and Response System (MARS) (Système d’alerte et de réponse méthane), qui notifie autorités et opérateurs lors d’émissions significatives. L’International Methane Emissions Observatory (IMEO) (Observatoire international des émissions de méthane) agrège ces détections et suit l’exécution des correctifs. Dans la chaîne pétrolière et gazière, l’Oil and Gas Methane Partnership 2.0 (OGMP 2.0) (Partenariat méthane pétrole et gaz 2.0) généralise la mesure in situ et l’alignement des rapports.

Cadre réglementaire et exigences d’import

L’Union européenne intègre la measurement, reporting and verification (MRV) (mesure, rapportage et vérification) dans les nouveaux contrats d’import d’hydrocarbures via des clauses obligatoires. La Commission européenne introduit la methane intensity (MI) (intensité méthane) comme métrique de référence, avec une méthodologie harmonisée attendue et des exigences de reporting par contrat à l’import. Un mécanisme “super-émetteurs” impose une réaction rapide des États membres après détection, rapprochant l’opérationnel de la surveillance satellitaire. L’ensemble crée un effet extraterritorial: les exportateurs hors UE doivent démontrer une équivalence MRV/MI pour sécuriser l’accès au marché.

Aux États-Unis, la waste emissions charge (WEC) (redevance sur les émissions fugitives) est suspendue, réduisant l’incitation-prix domestique, tandis que l’Environmental Protection Agency Super Emitter Program (SEP) (programme super-émetteurs de l’Agence de protection de l’environnement) maintient des obligations de détection et d’intervention. Ce décalage revalorise les exigences européennes comme référence contractuelle pour les flux destinés au marché communautaire. Le Japon, via le Ministry of Economy, Trade and Industry (METI) (Ministère de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie), mobilise des capacités satellitaires et coordonne la chaîne du gaz naturel liquéfié pour standardiser la traçabilité. Un segment ministériel dédié renforce la convergence technique entre industriels et autorités sur les données de fuites.

Effets sur les marchés: gaz naturel liquéfié et sidérurgie

Le liquefied natural gas (LNG) (gaz naturel liquéfié) bas-méthane émerge comme différenciation commerciale, avec des primes potentielles liées à la MI contractualisée. Les acheteurs intègrent la leak detection and repair (LDAR) (détection et réparation des fuites) et la vapor recovery unit (VRU) (unité de récupération des vapeurs) dans les conditions techniques des appels d’offres. Les vendeurs alignent la mesure instrumentée et les inspections aériennes pour documenter la performance et réduire le risque de litige. La disponibilité de séries temporelles vérifiables devient un facteur de sélection au même titre que le prix ou la flexibilité logistique.

Le Steel Methane Programme de l’IMEO cible le méthane issu du charbon métallurgique, avec des émissions annuelles proches de douze millions de tonnes. L’abattement via ventilation air methane (VAM) (méthane d’air de ventilation) et systèmes de drainage représente un coût proche de 1 % du prix de l’acier, selon les paramètres techniques publiés. Les acheteurs introduisent des critères CMM (coal mine methane) (méthane des mines de charbon) dans les demandes d’offtake, affectant les exportateurs de l’Australie, de la Russie et de la Chine. La traçabilité du méthane amont devient une condition d’accès aux contrats acier, au-delà des teneurs carbone usuelles.

Opérations, CAPEX et gouvernance des opérateurs

Pour les producteurs d’hydrocarbures, le cycle de maintenance intègre désormais les campagnes LDAR récurrentes, la calibration des capteurs et le suivi des réparations documentées. Les enveloppes CAPEX se déplacent vers les équipements d’oxydation, les VRU et les systèmes de mesure à haute fréquence, avec des arbitrages sur les unités les plus fuyardes. Les opérateurs charbon intensifient les projets VAM et drainage dans les puits à forte teneur en grisou, en priorisant les sites à retour rapide. Les chaînes d’approvisionnement incluent des prestataires de cartographie aérienne et satellitaire afin d’objectiver les déclarations.

Dans l’OGMP 2.0, soixante-cinq entreprises atteignent le “Gold standard” et représentent environ 17 % de la production mondiale, tandis qu’une cinquantaine supplémentaire suit la trajectoire “Gold standard pathway” pour environ 15 %. Vingt-deux entreprises rapportent des données sans satisfaire encore les critères complets, indiquant un rattrapage méthodologique en cours. Les membres OGMP 2.0 déclarent environ 2,5 millions de tonnes de méthane après affinage des mesures, contre 2,0 millions précédemment, révélant des sources antérieurement sous-estimées. L’IMEO documente des actions de mitigation validées dans plusieurs juridictions, fournissant des cas d’école reproductibles.

Risques contractuels et supply chain

Le défaut de réponse aux alertes du MARS expose à des clauses de remédiation accélérées, voire au non-renouvellement contractuel sur le marché européen. Les importateurs exigent des chaînes de preuves continues, incluant données brutes, rapports d’intervention et vérifications tierces. La MRV instrumentée est requise au même titre que les spécifications de qualité, avec des pénalités en cas d’écart entre mesures déclarées et imagerie indépendante. Les assureurs et financeurs revalorisent les dossiers dotés de séries mesurées et d’un calendrier de réduction piloté.

Les volumes évités grâce aux réparations et à l’anti-flaring peuvent libérer jusqu’à environ cent milliards de mètres cubes équivalents de gaz commercialisable, selon les estimations sectorielles de référence. Ce potentiel accroît la sécurité d’approvisionnement et pèse sur la prime de risque lorsque les corrections sont pérennes. Les arbitrages de prix intègrent la MI et la fiabilité MRV, renforçant la position des vendeurs capables de fournir des trajectoires vérifiables. Le marché adapte ses grilles d’évaluation pour inclure la performance méthane comme variable standard dans les contrats.

Les chaînes LNG orientées vers l’Union européenne renforcent les audits amont, avec des plans de réduction pluriannuels et des jalons par actif. Les opérateurs des États-Unis s’alignent sur les standards européens lorsqu’ils ciblent des acheteurs communautaires, malgré l’affaiblissement de la signalisation-prix domestique. Le Japon consolide son rôle de hub de données pour les importateurs asiatiques, créant une convergence de pratiques entre fournisseurs et utilities. Les échanges entre l’Australie, la Russie et la Chine autour du charbon métallurgique intègrent progressivement les paramètres VAM et drainage dans les négociations commerciales.

Pour les directions, la gouvernance intègre des indicateurs MI dans les comités risques et les politiques d’incitation. Les conseils exigent une cartographie des émissions au niveau actif, des plans de priorisation et des audits indépendants réguliers. La consolidation des données IMEO facilite la comparaison entre pairs et l’analyse des écarts de performance. Les acheteurs structurent des clauses de revue périodique afin d’ajuster prix ou volumes en fonction des résultats mesurés.

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Paris missionne Jean-Bernard Lévy pour revoir les subventions aux renouvelables

Face à l’alourdissement des dépenses publiques, le gouvernement français mandate deux experts pour réévaluer le dispositif de soutien aux énergies renouvelables électriques et au stockage, avec des propositions attendues sous trois mois.
en_11404441234540

L’armée polonaise s’engage à sécuriser le réseau électrique face à la menace des drones

L'opérateur national PSE s'associe aux forces armées pour protéger les postes de transformation, alors que les infrastructures critiques sont ciblées par des actes de sabotage attribués à des ingérences extérieures.

La Norvège lance une commission pour planifier l’après-pétrole

Le gouvernement norvégien met en place une commission chargée d’anticiper le déclin des hydrocarbures et d’évaluer les options économiques pour le pays dans les prochaines décennies.

Le Kazakhstan lance des appels d’offres pour 3 GW de capacités renouvelables d’ici 2026

Le Kazakhstan prévoit d’allouer 3 GW de projets éoliens et solaires d’ici fin 2026 par appels d’offres, avec un premier lot d’1 GW en 2025, dans un contexte de modernisation de son système électrique.
en_114022221229540

Les pannes électriques aux États-Unis atteignent un record de 11 heures par client en 2024

Les ouragans Beryl, Helene et Milton ont représenté 80 % des coupures d’électricité enregistrées en 2024, un pic inédit en dix ans selon les données fédérales.

France : la CRE lance un dispositif transitoire pour encadrer les fournisseurs

La Commission de régulation de l’énergie introduit un contrôle prudentiel temporaire sur les fournisseurs de gaz et d’électricité, via un « guichet à blanc » ouvert dès décembre, en attendant la transposition des règles européennes.

Carney et Smith débloquent un pipeline vers l’Asie et modifient la loi sur les tankers

L’accord Carney–Smith lance un nouvel oléoduc vers l’Asie, supprime les plafonds d’émissions pétrogazières et amorce une réforme de la loi interdisant les tankers sur la côte nord du Pacifique.
en_114028281130540

Les actifs renouvelables post-CfD exposent les investisseurs à un risque de marché accru

La sortie progressive des contrats CfD transforme des actifs stables en infrastructures exposées à une volatilité accrue, remettant en cause les rendements attendus et les modèles de financement traditionnels du secteur renouvelable.

Le Canada réforme sa loi sur l’efficacité énergétique pour adapter sa politique aux marchés numériques

Le gouvernement canadien introduit une révision législative majeure de la Loi sur l’efficacité énergétique afin de soutenir sa stratégie nationale et s’aligner sur les réalités du commerce numérique.

Québec maintient seul un prix carbone à la pompe malgré la fin de la taxe fédérale

Québec devient l’unique province canadienne où le prix du carbone continue de s’appliquer directement aux carburants, dans un contexte où Ottawa a supprimé la taxe carbone grand public depuis avril 2025.
en_114027272629540

L’Inde investit $872mn pour produire localement ses aimants aux terres rares

New Delhi lance un plan d’incitations de 72,8 Md INR pour créer une capacité nationale de 6 000 tonnes d’aimants permanents, face aux restrictions croissantes imposées par la Chine sur les exportations de composants critiques.

Les contrats long terme redessinent le risque électrique sur 30 ans face à la volatilité

L’essor des CfD, PPA et mécanismes de capacité traduit un basculement structurel : les marchés ne couvrent plus les besoins de financement à 10–30 ans, alors que les prix spot ont bondi de 400 % en Europe depuis 2019.

Berlin prévoit l’acquisition de 25,1 % de TenneT Allemagne début 2026

L’Allemagne prévoit de finaliser l’achat de 25,1 % de la filiale allemande de TenneT pour 5,8 milliards €, afin de renforcer son contrôle sur les infrastructures critiques du réseau électrique national.
en_114026271130540

Le Ghana réorganise son secteur électrique autour du gaz pour contenir son déficit

Le gouvernement ghanéen met en œuvre une réforme de son système énergétique visant à renforcer l’usage du gaz naturel local, espérant réduire les coûts de production d’électricité et limiter le déséquilibre financier du secteur.

Le Suriname prévoit 220 000 barils par jour pour sa stratégie pétrolière d’ici 2028

À l’occasion des 50 ans de son indépendance, le Suriname a annoncé une feuille de route nationale incluant un investissement public majeur pour exploiter ses réserves pétrolières offshore.

La Corée du Sud face à la pression de l’AIE pour libéraliser son marché de l’électricité

Dans sa dernière revue, l’Agence internationale de l’énergie alerte sur les blocages structurels du marché sud-coréen de l’électricité, appelant à des réformes urgentes pour combler le retard sur les renouvelables et réduire la dépendance aux combustibles fossiles importés.
en_114025251135540

La capacité électrique installée en Chine atteint 3.75 bn kW, en hausse de 17.3 %

La capacité de production électrique de la Chine a enregistré une forte croissance en octobre, portée par l’expansion continue du solaire et de l’éolien, selon les données officielles de l’administration nationale de l’énergie.

Trump relance l’offshore américain avec un plan de 34 ventes entre 2026 et 2031

Le programme offshore 2026-2031 propose d’ouvrir plus d’un milliard d’acres à l’exploration pétrolière, déclenchant une bataille réglementaire entre Washington, les États côtiers et les groupes juridiques spécialisés.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.