L’Ukraine a reçu environ 100 millions de mètres cubes de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis via le terminal de Klaipėda, en Lituanie. Il s’agit de la première cargaison maritime organisée directement par un opérateur ukrainien, dans un contexte de préparation aux besoins énergétiques accrus de l’hiver.
Un nouveau couloir logistique depuis le terminal de Louisiane
L’expédition a été assurée par la division commerciale de D.Trading, filiale du groupe énergétique DTEK, qui a affrété un méthanier pour transporter la cargaison depuis l’installation d’exportation de Venture Global Inc., située en Louisiane. Le gaz a été embarqué à bord du GasLog Houston le 20 octobre, avant d’être déchargé au terminal de Klaipėda, seul port balte disposant d’une infrastructure d’importation de GNL opérationnelle.
Cette opération logistique marque une étape dans la stratégie d’approvisionnement de DTEK, alors que la production nationale ukrainienne a subi d’importants dommages, en raison de frappes sur les infrastructures énergétiques.
Renforcement des flux régionaux et solutions de transit
L’accès au terminal lituanien ouvre un itinéraire alternatif pour le transport de gaz vers l’Ukraine via le couloir nord, en passant par la Pologne et les États baltes. Le groupe a indiqué vouloir poursuivre le développement de routes d’importation économiquement viables afin de garantir un flux régulier vers le marché domestique et les pays voisins.
Parallèlement, Naftogaz Group a conclu au printemps un accord avec l’entreprise polonaise ORLEN pour l’achat d’au moins 300 millions de mètres cubes de GNL américain. Ces livraisons devraient suivre un itinéraire similaire, renforçant les infrastructures de transit régionales.
Montée en puissance des acteurs ukrainiens sur le marché du GNL
L’initiative prise par D.Trading constitue une première dans l’histoire commerciale de l’Ukraine, aucun trader local n’ayant auparavant affrété directement un navire pour l’importation maritime de gaz. Le recours à des livraisons Free on Board (FOB) depuis les États-Unis permet une flexibilité accrue dans le choix des ports de destination européens.
Les volumes importés restent pour l’instant limités, mais la capacité d’adaptation logistique pourrait jouer un rôle critique dans le contexte de réduction des importations russes. La stratégie consiste à diversifier les points d’entrée en Europe et à renforcer les réserves avant la période de pointe de consommation.