L’Ukraine, ayant perdu une part significative de sa capacité de production énergétique en raison des attaques russes, se tourne vers les États-Unis pour élaborer une feuille de route pour un réseau énergétique futur plus résilient. La Secrétaire à l’Énergie des États-Unis, Jennifer Granholm, affirme que ce plan comprendra l’utilisation de technologies nucléaires sûres ainsi que des énergies renouvelables pour entamer une transition énergétique.
Un réseau énergétique sous pression
Depuis le début du conflit avec la Russie, l’Ukraine fait face à une perte massive de sa capacité de génération d’électricité, provoquant des pénuries constantes et des coupures de courant fréquentes. Cette situation critique nécessite une intervention rapide pour stabiliser le réseau existant et préparer la reconstruction. Granholm souligne l’importance de renforcer les infrastructures actuelles tout en planifiant l’avenir de manière durable.
Technologies nucléaires et renouvelables au cœur du futur
La feuille de route énergétique de l’Ukraine inclura des micro-réacteurs et des Small Modular Reactors (SMR), ainsi que des solutions de production d’énergie solaire et éolienne, couplées à des systèmes de stockage par batteries. Granholm insiste sur la nécessité de concevoir de nouvelles capacités nucléaires de manière sécurisée pour assurer la résilience du réseau.
Actuellement, l’Ukraine exploite neuf réacteurs nucléaires répartis dans trois centrales situées sur son territoire contrôlé, fournissant plus de 55% de ses besoins en électricité. Pour compenser la perte des six réacteurs de Zaporizhzhia, saisis par la Russie en 2022, l’Ukraine envisage d’élargir son secteur nucléaire.
Projets en cours et partenariats stratégiques
En janvier, le ministère de l’Énergie ukrainien a annoncé le début des travaux de construction de quatre nouveaux réacteurs nucléaires à la centrale de Khmelnytskyi, prévus pour l’été ou l’automne 2024. En parallèle, Energoatom, l’entreprise publique ukrainienne de production d’énergie nucléaire, a signé un accord avec Westinghouse pour la construction de réacteurs supplémentaires. Margaret Cosentino, vice-présidente des affaires corporatives de Westinghouse, confirme l’accord pour envisager le déploiement de neuf AP1000 dans le pays.
Perspectives et défis
Les préparatifs pour ces projets avancent, même si les travaux de construction n’ont pas encore débuté. Cosentino précise que Westinghouse travaille étroitement avec l’Ukraine pour examiner le projet Kamilnitsky 5 et préparer des projets prêts à démarrer dès la fin de la guerre. Le partenariat entre les États-Unis et l’Ukraine dans ce domaine illustre une coopération internationale visant à renforcer la résilience énergétique face aux défis géopolitiques.
Cette collaboration pourrait transformer le paysage énergétique de l’Ukraine, le rendant plus durable et résilient. Elle s’inscrit dans une vision à long terme de sécurisation et de diversification des sources d’énergie, essentielles pour la stabilité et le développement futur du pays.