L’Union européenne est confrontée à une problématique majeure : la sécurisation de ses approvisionnements en gaz naturel alors qu’elle tente de se détacher de sa dépendance historique au gaz russe. Cette dépendance est particulièrement visible dans les pays d’Europe centrale, qui continuent à recevoir du gaz russe via des pipelines traversant l’Ukraine. Le contrat de transit de gaz entre l’Ukraine et Gazprom, en vigueur jusqu’à la fin de 2024, ne sera probablement pas renouvelé, créant une incertitude sur la future route de transit pour le gaz européen. C’est dans ce contexte qu’a émergé une rumeur selon laquelle l’Ukraine et l’Azerbaïdjan auraient entamé des négociations pour utiliser les infrastructures ukrainiennes pour acheminer le gaz azerbaïdjanais vers l’Europe. Toutefois, cette information a rapidement été démentie par des sources énergétiques dans les deux pays, et Ukrainska Pravda, qui avait initialement rapporté la nouvelle, a rétracté son article. Les deux parties ont confirmé qu’aucune négociation n’était en cours pour un accord de transit gazier, malgré l’importance stratégique de cette question pour les acteurs européens.
Les démentis des autorités ukrainiennes et azerbaïdjanaises
Les sources officielles en Azerbaïdjan, y compris des représentants de SOCAR, ont fermement nié toute discussion formelle avec l’Ukraine sur un accord de transit de gaz. L’idée que l’Azerbaïdjan puisse vendre son gaz à l’Europe en passant par les pipelines ukrainiens après l’expiration de l’accord actuel a été rejetée. Bien que l’Europe tente de diversifier ses sources d’approvisionnement, notamment via le Corridor gazier sud-européen, cette infrastructure ne peut actuellement pas compenser totalement les volumes en provenance de Russie. De plus, toute implication de gaz russe dans cet éventuel accord reste un sujet sensible en raison des sanctions européennes contre Moscou.
Un scénario alternatif discuté en coulisses impliquerait que l’Azerbaïdjan achète du gaz russe pour ses propres besoins nationaux, libérant ainsi du gaz azerbaïdjanais pour l’exportation vers l’Union européenne. Toutefois, cette option reste hypothétique, et aucune des parties n’a confirmé des discussions en ce sens. La stratégie énergétique européenne reste donc en suspens, alors que l’Ukraine cherche à s’éloigner de son rôle de transit du gaz russe tout en maintenant des relations économiques vitales avec ses partenaires occidentaux.
Une situation énergétique sous tension
L’incertitude quant à l’avenir du transit gazier ukrainien, combinée à la réticence des gouvernements européens à prolonger leur dépendance au gaz russe, crée une pression croissante sur les politiques énergétiques. L’Ukraine, qui subit les impacts économiques et géopolitiques de la guerre avec la Russie, se trouve dans une position délicate. Alors que son rôle de pays de transit devient de plus en plus contesté, les alternatives proposées, y compris le recours au gaz azerbaïdjanais, peinent à se concrétiser.
La fin du contrat de transit avec Gazprom pourrait non seulement avoir un impact sur l’Ukraine, mais également sur plusieurs pays européens qui ont négocié des exemptions temporaires pour continuer à recevoir du gaz russe malgré les sanctions. Ce statu quo pourrait toutefois évoluer en fonction des développements géopolitiques et des avancées dans les négociations entre l’UE, l’Ukraine, et ses partenaires potentiels, y compris l’Azerbaïdjan.