Le Premier ministre slovaque Robert Fico a sollicité une rencontre avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky pour discuter du rétablissement des livraisons de gaz russe via l’Ukraine. Cette proposition, centrée sur les « aspects techniques » du transit, vise à restaurer environ 25 % des volumes qui transitaient auparavant, selon les estimations avancées par Bratislava.
Volodymyr Zelensky a accepté cette proposition et a invité M. Fico à se rendre à Kiev ce vendredi pour aborder cette question. L’arrêt des livraisons de gaz par l’Ukraine, effectif depuis le 1er janvier 2025, est lié à l’expiration d’un contrat signé avec Moscou en 2019. Cet arrêt a provoqué une crise énergétique en Slovaquie, qui dépend en partie de ces approvisionnements pour son marché domestique et industriel.
Relations tendues entre Kiev et Bratislava
Depuis son retour au pouvoir en 2023, Robert Fico a adopté une position plus proche de la Russie, marquée par une visite officielle à Moscou en décembre dernier et par sa suspension de toute aide militaire à l’Ukraine. En outre, il a menacé de couper l’approvisionnement en électricité ainsi que d’autres formes d’aide, notamment humanitaire, fournies à l’Ukraine.
Ces prises de position, bien qu’applaudies par certains secteurs nationalistes en Slovaquie, ont exacerbé les tensions avec Kiev. Volodymyr Zelensky, qui reste fermement opposé à toute concession perçue comme avantageuse pour Moscou, considère ces initiatives comme un moyen de légitimer les intérêts russes dans la région.
Impact politique et énergétique
Sur le plan géopolitique, la situation est d’autant plus complexe que la Russie, par l’intermédiaire de Vladimir Poutine, a exprimé un intérêt pour des négociations sous ses propres conditions. Cette perspective pourrait également influencer les discussions, alors que les relations transatlantiques sont en mutation avec l’entrée en fonction prochaine du président américain Donald Trump.
Pour la Slovaquie, les enjeux sont cruciaux. Le pays est confronté à une réduction significative de ses approvisionnements énergétiques, ce qui risque de déstabiliser son économie. La reprise partielle des livraisons de gaz pourrait offrir une solution à court terme, bien que celle-ci soit conditionnée à la capacité des deux pays à trouver un terrain d’entente.