Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a vivement critiqué le Premier ministre slovaque Robert Fico, l’accusant de bloquer les discussions sur le transit de gaz non russe à destination de l’Europe. Alors que le contrat liant l’Ukraine et la Russie pour l’acheminement de gaz naturel arrive à expiration le 31 décembre 2024, Kiev avait proposé des solutions alternatives pour répondre aux besoins de l’Union européenne.
Selon Volodymyr Zelensky, ces options incluaient des compensations financières pour les pertes subies par la Slovaquie, estimées à 2 milliards d’euros par an, ainsi qu’un accès facilité à des approvisionnements énergétiques diversifiés. Pourtant, le Premier ministre slovaque aurait rejeté ces propositions, préférant maintenir une relation étroite avec la Russie pour garantir l’approvisionnement en gaz de son pays.
La position controversée de Robert Fico
La récente visite de Robert Fico à Moscou a intensifié les tensions entre l’Ukraine et la Slovaquie. Lors de cette rencontre avec Vladimir Poutine, le Premier ministre slovaque aurait exprimé son intérêt pour la poursuite des importations de gaz russe après 2025. Une démarche que Volodymyr Zelensky considère comme une trahison des efforts européens visant à réduire la dépendance au gaz russe et à sanctionner la Russie pour son invasion de l’Ukraine.
Dans un message publié sur X (anciennement Twitter), le président ukrainien a déclaré que cette position favorisait « le financement de la guerre en Ukraine et l’affaiblissement de l’Europe ». Il a également remis en question les motivations de Robert Fico, suggérant que le Premier ministre pourrait avoir des intérêts personnels dans le maintien de relations étroites avec Moscou.
Un enjeu majeur pour l’Europe
Le transit de gaz russe via l’Ukraine représente une source essentielle d’approvisionnement pour plusieurs pays européens. Toutefois, Kiev, confrontée à la guerre déclenchée par la Russie, a décidé de mettre fin à ce mécanisme, estimant que le maintien de ces flux gazoducs sert les intérêts financiers de Moscou.
Pour Kiev, le refus de Robert Fico d’explorer des alternatives affaiblit les efforts européens de diversification énergétique et complique les plans de transition énergétique pour plusieurs pays de l’Union européenne.
La Slovaquie face à des critiques croissantes
Malgré son appartenance à l’Union européenne et à l’Organisation du traité de l’Atlantique nord (OTAN), la Slovaquie, sous la direction de Robert Fico, maintient une position singulière en Europe. Le pays a non seulement cessé son aide militaire à l’Ukraine, mais plaide également pour des pourparlers de paix, une initiative perçue comme favorable à la Russie.
Selon Volodymyr Zelensky, cette approche affaiblit la position commune de l’Europe sur la sécurité énergétique et compromet les efforts visant à trouver des solutions durables pour remplacer le gaz russe.
Des alternatives négligées
Dans ses échanges avec la Commission européenne, Kiev avait proposé des approvisionnements en gaz non russe pour compenser l’arrêt des flux actuels. Cependant, ces solutions ont été jugées insuffisantes ou ignorées par la Slovaquie, selon le président ukrainien.
Cette situation met en lumière les défis auxquels l’Europe doit faire face pour maintenir son unité et sa sécurité énergétique tout en soutenant l’Ukraine dans sa résistance contre l’agression russe.