Le Premier ministre italien Mario Draghi est attendu mardi à Washington. Il doit s’entretenir avec le président Joe Biden. Les discussions seront dominées par l’invasion russe en Ukraine.
En dépit de la dépendance de l’Italie au gaz russe et de ses relations traditionnellement amicales avec Moscou, le gouvernement de M. Draghi a été un fervent soutien des sanctions contre la Russie. Comme ses alliés occidentaux, Rome a livré des armes à l’Ukraine. Néanmoins, il y a un malaise grandissant sur ce sujet au sein de la large coalition gouvernementale soutenant Draghi, qui va de l’extrême droite à la gauche.
L’ex-chef de la banque centrale italienne s’est aussi engagé à soutenir toutes les sanctions européennes contre le secteur énergétique russe en dépit des risques que cela fait courir à l’Italie, dont 40% des importations de gaz naturel proviennent actuellement de Russie.
L’Italie soutient l’embargo sur le pétrole russe
L’Union européenne débat d’un projet d’embargo sur le pétrole russe, actuellement bloqué par la Hongrie. L’unanimité des Vingt-Sept est requise pour l’adoption des sanctions. Cinq paquets de sanctions ont déjà été adoptés contre la Russie depuis son invasion de l’Ukraine le 24 février.
L’Allemagne a exclu un embargo immédiat sur toutes les sources d’énergie en provenance de Russie, et en particulier le gaz. Mais elle vise à mettre un terme aux importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année.
“L’Italie ne s’oppose pas à des sanctions sur le gaz” russe, a souligné Luigi Scazzieri, chercheur au Centre de réforme européenne, dans un entretien avec l’AFP. La péninsule “s’active” aussi pour diversifier son approvisionnement, notamment à travers des accords avec des pays africains dont l’Algérie, a-t-il ajouté.
Cette rencontre à la Maison Blanche intervient en amont de sommets importants du G7 et de l’Otan le mois prochain en Europe. Les deux dirigeants devraient discuter des mesures d’aide à l’Ukraine et des sanctions contre Moscou, ainsi que de la santé de l’économie mondiale, la sécurité énergétique de l’Europe et le changement climatique.
Mario Draghi entretient des liens particulièrement étroits avec les Etats-Unis, où il a étudié et travaillé pour la Banque mondiale et la banque privée Goldman Sachs.
Durant son séjour à Washington, M. Draghi recevra mercredi des mains de la secrétaire au Trésor Janet Yellen un prix décerné par le groupe de réflexion Atlantic Council.