Le Conseil européen a adopté, le 19 novembre, un cadre de certification à l’échelle de l’Union européenne pour les activités de capture, stockage et réduction des émissions de carbone dans les sols. Ce règlement s’inscrit dans la stratégie globale visant à atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, une ambition cruciale pour le climat.
La nouvelle réglementation prévoit l’intégration de plusieurs technologies, notamment la capture directe de l’air (Direct Air Capture) et la bioénergie couplée au stockage du carbone (BECCS), ainsi que des activités agricoles renforçant la séquestration du carbone dans les sols et les forêts. Ces initiatives doivent démontrer des bénéfices mesurables sur une période d’au moins cinq ans pour être éligibles au cadre.
Un Enjeu Central pour la Neutralité Carbone
Selon le Conseil, ces mécanismes permettront de retirer durablement le carbone de l’atmosphère, en complément des stratégies visant à réduire les émissions. L’accent est mis sur la durabilité : les projets doivent garantir une réduction nette et vérifiable du carbone, assurer un stockage à long terme, et éviter tout dommage significatif à l’environnement.
Outre leur impact climatique direct, ces activités doivent contribuer à un ou plusieurs objectifs de durabilité, tels que la préservation de la biodiversité ou l’amélioration des sols. La Commission européenne mettra en place un registre électronique unique pour assurer la transparence et la traçabilité des unités certifiées. Ce registre sera opérationnel dans un délai de quatre ans après l’entrée en vigueur du règlement.
Un Cadre Volontaire mais Ambitieux
Bien que ce cadre reste volontaire, il représente un levier crucial pour stimuler les efforts de réduction des émissions au sein de l’UE. Les opérateurs devront se conformer à des schémas de certification rigoureux garantissant la conformité avec la réglementation. Cette approche vise également à encourager les entreprises à intégrer des crédits carbones de haute qualité dans leurs stratégies de compensation.
Cependant, des défis subsistent. Si les technologies comme la capture directe de l’air offrent un potentiel immense, elles sont encore coûteuses et nécessitent des investissements importants pour atteindre une échelle industrielle. Les critiques soulignent également que ces technologies manquent parfois de maturité, ce qui complique leur déploiement.
Une Tendance Mondiale
Malgré ces limites, la demande pour des crédits carbones premium ne cesse de croître. Les entreprises s’orientent de plus en plus vers des solutions technologiques capables de répondre à des normes élevées de durabilité. Selon les données de Platts, les crédits issus des projets technologiques de capture de carbone se négociaient à 120 $/t CO2e sur le marché volontaire au 19 novembre.
Avec ce cadre de certification, l’UE marque une avancée stratégique pour structurer un secteur en plein essor et répondre aux attentes des entreprises et des investisseurs en quête de solutions efficaces pour la neutralité carbone.