L’Union européenne (UE) a proposé un report de la classification de l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire comme « faible en carbone », jusqu’à 2028. Cette décision, encore en projet, pourrait freiner le développement d’un marché pour cette source d’énergie naissante, alors que l’UE cherche à diversifier ses approvisionnements en hydrogène.
Le projet de règlement de la Commission européenne prévoit que l’hydrogène produit à partir de l’énergie nucléaire soit classé comme « faible en carbone » uniquement après une évaluation prévue en 2028. Ce projet a pour objectif de définir les normes régissant les carburants à faible empreinte carbone, afin de stimuler un marché pour l’hydrogène produit de manière durable.
Ce retard de trois ans, selon Emmanuel Brutin, directeur général de Nuclear Europe, avantage injustement l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables par rapport à celui issu du nucléaire. En 2023, l’UE a déjà adopté des règles validant l’hydrogène produit à partir d’énergies renouvelables comme contribution aux objectifs climatiques européens.
Les autorités bruxelloises ont également annoncé que des consultations sur les règles nucléaires débuteront en juin 2026, ce qui prolongera encore la période d’incertitude pour les producteurs d’hydrogène utilisant le nucléaire. Le nucléaire, bien qu’aucune émission de CO2 ne soit générée, n’est pas considéré comme une énergie renouvelable au même titre que l’éolien ou le solaire.
La question de la place du nucléaire dans la transition énergétique de l’UE fait débat. Certains pays, comme la France, la Pologne et la Suède, soutiennent l’intégration du nucléaire dans les politiques vertes de l’UE, soulignant la capacité du nucléaire à fournir une électricité de base stable. À l’inverse, des nations comme l’Allemagne et le Danemark s’opposent à cette approche, arguant que cela pourrait détourner l’attention des investissements nécessaires dans l’éolien et le solaire pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE.