Lors d’un sommet européen à Budapest, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a présenté une proposition visant à accroître les importations de gaz naturel liquéfié (GNL) en provenance des États-Unis. Cette initiative répond aux tensions commerciales actuelles entre l’Union européenne et le président élu américain, Donald Trump, qui menace de taxer les importations de produits européens pour réduire le déficit commercial.
Cette proposition, évoquée lors d’un échange téléphonique entre les deux dirigeants, soulève la question des « intérêts communs » entre les deux puissances économiques. Von der Leyen a souligné l’importance d’un dialogue constructif pour trouver des solutions mutuellement avantageuses, mettant en avant la possibilité de remplacer le gaz russe par du GNL américain. En réduisant ainsi sa dépendance énergétique vis-à-vis de Moscou, l’UE pourrait, selon von der Leyen, bénéficier d’une réduction des coûts énergétiques, le GNL américain étant perçu comme plus compétitif sur les prix actuels.
Un contexte de tensions commerciales entre l’UE et les États-Unis
Donald Trump a fait de la réduction du déficit commercial avec l’Union européenne un axe majeur de sa politique économique. Durant sa campagne, il a fréquemment critiqué les excédents commerciaux de l’UE envers les États-Unis, accusant le bloc de profiter des relations commerciales transatlantiques. Pour corriger ce déséquilibre, Trump a récemment menacé de taxer les importations européennes, une mesure qui pourrait avoir un impact significatif sur plusieurs secteurs industriels européens.
Dans ce contexte, l’offre de von der Leyen visant à augmenter les importations de GNL américain pourrait servir d’élément d’apaisement et répondre à certaines des préoccupations commerciales de l’administration Trump, tout en renforçant la sécurité énergétique de l’Europe face aux pressions géopolitiques russes.
Une dépendance énergétique encore marquée
Malgré les efforts de diversification, l’Union européenne reste partiellement dépendante des importations de gaz russe. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, l’UE a significativement augmenté ses importations de GNL américain, mais le continent n’est pas encore parvenu à s’affranchir totalement des ressources énergétiques russes.
Les récents événements ont renforcé la volonté de l’Europe de sécuriser ses approvisionnements énergétiques en se tournant vers d’autres partenaires, en particulier les États-Unis. Cependant, cette stratégie de transition énergétique reste complexe, notamment en raison des infrastructures nécessaires pour l’importation et la distribution du GNL sur le continent.
Des perspectives de compromis entre l’UE et les États-Unis
Les discussions entre l’UE et les États-Unis pourraient être orientées vers une solution qui englobe à la fois des questions énergétiques et des intérêts commerciaux. Le chancelier allemand, Olaf Scholz, interrogé sur les déclarations de Trump, a souligné que des compromis sont envisageables, notamment en raison de l’importance des échanges bilatéraux pour la croissance économique américaine. Selon Scholz, l’interdépendance des deux économies pourrait favoriser une politique commerciale commune et éviter l’escalade des tensions.
Von der Leyen a également rappelé que, malgré les différences, il existe des bases solides pour un partenariat renforcé dans le domaine énergétique. Elle a laissé entendre que l’UE pourrait être encline à augmenter davantage ses importations de GNL américain pour compenser les importations russes, à condition que les tarifs commerciaux de Washington soient réévalués.