L’invasion de l’Ukraine par la Russie met le marché énergétique européen sous pression. L’Union européenne cherche alors activement à réduire sa dépendance vis-à-vis du gaz russe. Alors que Gazprom envisage d’arrêter ses livraisons à destination de l’UE, les régulateurs européens annoncent clôturer l’enquête visant Qatar Energy, anciennement Qatar Petroleum.
Une enquête ouverte en 2018
En 2018, la firme qatarie était un des plus grands fournisseurs de GNL en Europe. La Commision européenne avait alors ouvert une enquête afin d’examiner si des contrats conclus entre des entreprises exportatrices de GNL dépendant de l’entreprise et des importateurs européens ont entravé la libre circulation du gaz au sein de l’Espace économique européen.
Margrethe Vestager, alors commissaire chargée de la politique de concurrence, déclarait :
« L’énergie devait circuler librement en Europe, quelle que soit sa provenance. Nous avons ouvert une enquête afin de vérifier l’existence de clauses de restriction territoriale problématiques dans les contrats de fourniture de gaz conclus avec Qatar Petroleum. De telles clauses peuvent nuire à la concurrence et empêcher les consommateurs de profiter des avantages du marché européen intégré de l’énergie. »
Il s’agissait alors d’examiner certaines clauses de ces contrats de longue durée. Par exemple, certaines clauses semblent restreindre la liberté des importateurs de l’EEE de vendre du GNL à d’autres pays membres de l’espace.
L’UE clôture de l’enquête en pleine crise énergétique
En effet, la Commission européenne a annoncé clôturer cette enquête. Elle explique que les preuves recueillies n’ont pas confirmé les préoccupations initiales des autorités européennes. Dans un communiqué de presse, la Commission déclare :
« La décision prise aujourd’hui repose sur une analyse approfondie de toutes les preuves pertinentes, y compris les informations reçues de Qatar Energy et des importateurs de gaz européens. »
De son côté, Qatar Energy se réjouit de cette annonce. Elle commente :
« Au cours des trois dernières années et demie, Qatar Energy a travaillé en étroite collaboration avec la direction générale de la concurrence de la Commission et a veillé à répondre de manière transparente et coopérative à toutes ses questions. Nous sommes entièrement d’accord et satisfaits du résultat. Comme nous l’avons répété par le passé, Qatar Energy s’engage à respecter les plus hauts niveaux de conformité avec les autorités réglementaires dans toutes les zones géographiques où elle opère ».
Cette annonce intervient alors que l’Europe fait face à une nouvelle crise énergétique. En effet, les prix de l’énergie flambent et les pays de l’UE s’inquiètent quant à l’avenir. Les stocks sont au plus bas et les prix de l’énergie flambent.
L’Europe cherche de nouveaux partenaires
Afin de garantir la sécurité de son approvisionnement, l’Europe met en place de nouvelles mesures. Si elle souhaite miser sur les énergies renouvelables, les hydrocarbures restent aujourd’hui essentiels. Ainsi, elle cherche de nouveaux partenaires. Récemment, la Commission européenne s’est rapprochée des États-Unis pour assurer son approvisionnement en gaz.
De son côté, Boris Johnson s’est tourné vers l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis pour trouver une alternative aux hydrocarbures russes. Cependant, les membres de l’OPEP+ ne semblent pas prêts à abandonner la Russie. En début de semaine, les Émirats arabes unis ont refusé d’augmenter leur production sans un consensus des membres de l’organisation.