L’Union européenne a annoncé, le 16 décembre, un nouveau paquet de sanctions visant la Russie, incluant l’inscription sur liste noire de 52 navires supplémentaires et d’une unité de transport pétrolier appartenant au géant pétrolier d’État Rosneft. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large pour contrer les pratiques d’évasion des sanctions internationales sur les exportations de pétrole russe.
Dans ce dernier train de sanctions, validé le 11 décembre, la Commission européenne a interdit l’accès aux ports de l’UE et la fourniture de services aux 52 nouveaux navires, portant à 79 le nombre total de vaisseaux sanctionnés. Selon la Commission, ces navires sont impliqués dans des activités à haut risque telles que le transport de pétrole russe, la livraison d’armes, le vol de céréales ou encore le soutien direct au secteur énergétique russe.
« Avec chaque nouvelle série de sanctions, nous améliorons leur efficacité et réduisons les failles », a déclaré la Commission dans un communiqué, réaffirmant son engagement à soutenir l’Ukraine face au conflit armé en cours.
Rosneft et ses dirigeants visés
Parmi les entités ajoutées à la liste des sanctions figure LLC Prime Shipping, une unité de transport pétrolier affiliée à Rosneft, ainsi que son directeur général, Igor Alexandrovich. JSC Rosnefteflot, une autre société russe spécialisée dans le transport maritime de pétrole brut et de produits pétroliers, est également concernée, avec son directeur général, Alexey Nefedov.
La liste s’étend également à des acteurs européens. Niels Troost, homme d’affaires néerlandais dirigeant Paramount Energy and Commodities DMCC et affilié à Livna Shipping, a été inscrit parmi les nouvelles cibles des sanctions européennes.
Extension des dérogations pour certains États membres
Outre les sanctions renforcées, l’UE a accordé certaines exceptions pour ses États membres. La République tchèque est autorisée à poursuivre ses importations de carburants raffinés à partir de pétrole russe acheminé via la Slovaquie pendant encore six mois. De plus, la Croatie bénéficie d’une extension jusqu’au 31 décembre 2025 pour ses achats de vacuum gas oil en provenance de Russie.
Le défi persistant des flottes fantômes
Les efforts des pays occidentaux, menés par le G7, pour imposer un plafond de prix sur le pétrole russe à 60 dollars le baril ont jusqu’ici montré des limites. La majorité du pétrole russe est désormais transportée par des navires de flotte fantôme, qui échappent au contrôle des pays du G7 et de leurs alliés.
Selon les données de S&P Global Commodities at Sea, plus de 80 % des exportations maritimes de brut russe en novembre ont été effectuées par des navires non enregistrés ou opérés dans les juridictions des pays du G7. Cette tendance a été amplifiée par la réduction progressive des rabais sur le brut russe.
Impact sur le marché pétrolier
Le brut russe de référence, Urals, se négocie actuellement au-dessus du plafond de prix du G7. En novembre, l’écart de prix entre l’Urals et le Brent daté s’élevait à environ 12,25 dollars par baril. Platts, une division de Commodity Insights, a évalué l’Urals FOB Primorsk avec une décote de 12,55 dollars le 10 décembre, un niveau en légère hausse depuis août.
L’expansion des sanctions européennes suit les mesures similaires récemment adoptées par les États-Unis et le Royaume-Uni, qui cherchent également à neutraliser les capacités de la flotte fantôme russe.