L’UE assouplit les règles de stockage gazier pour 2025-2027, plus souples

L’Union européenne prolonge son régime de stockage gazier, maintient un objectif légal de 90 %, mais élargit les marges nationales sur le calendrier et le volume de remplissage pour réduire la pression des obligations sur les prix.

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L’Union européenne (UE) a transformé son régime de stockage gazier en passant d’obligations d’urgence très strictes à un cadre plus souple, tout en maintenant un objectif légal de remplissage élevé. Les États membres disposent désormais d’une marge plus large sur le rythme et le niveau de remplissage, sous le contrôle permanent de la Commission européenne (CE). Cette évolution vise à concilier sécurité d’approvisionnement et fonctionnement du marché intérieur sans reproduire les tensions de prix observées au plus fort de la dernière crise gazière. Pour les fournisseurs, les traders et les opérateurs de stockage, ces règles redéfinissent la manière d’arbitrer entre contraintes réglementaires, signaux de prix et gestion des risques commerciaux.

De l’instrument d’urgence au cadre prolongé

Le dispositif initial reposait sur une obligation juridique pour chaque État membre doté de capacités de stockage souterrain de porter son niveau de remplissage à un seuil proche de la pleine utilisation avant chaque saison de chauffe. À cette obligation de volume s’ajoutaient des jalons intermédiaires imposant des niveaux minimaux à atteindre à plusieurs dates de l’année, ce qui encadrait de manière très fine le profil d’injection. La capacité totale de stockage de l’UE représente un peu plus d’un quart de la consommation gazière annuelle, mais elle est concentrée dans un nombre limité de pays, ce qui rend les signaux réglementaires particulièrement déterminants pour certains marchés. En pratique, l’obligation simultanée de remplissage a conduit les acteurs à acheter du gaz sur une même fenêtre temporelle, alimentant des tensions sur les prix au moment où la liquidité de marché était déjà sous contrainte.

Le règlement prévoyait plusieurs dispositifs de dérogation afin d’ajuster les objectifs aux profils nationaux de consommation. Les pays dont le volume de stockage souterrain est très supérieur à leur demande annuelle pouvaient plafonner leur obligation à une fraction prédéfinie de leur consommation, ce qui concernait notamment la Slovaquie, l’Autriche, la Tchéquie, la Hongrie et la Lettonie. Un mécanisme spécifique permettait d’ajuster la cible pour les États exportant des volumes significatifs vers des marchés voisins, comme les Pays-Bas au regard de leurs flux historiques vers le Royaume-Uni. Par ailleurs, certains États disposant de grandes capacités de terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), notamment l’Espagne et le Portugal, pouvaient comptabiliser une partie des volumes stockés sur ces infrastructures dans le calcul de leur objectif, ce qui complétait le rôle du stockage souterrain classique.

Pression des cibles intermédiaires et retournement du spread saisonnier

Au cours de la dernière saison hivernale, les retraits de stockage ont augmenté par rapport à l’année précédente sous l’effet combiné de périodes froides, d’une moindre production renouvelable et de besoins de flexibilité pour les marchés voisins. La trajectoire définie au niveau européen imposait cependant des niveaux minimaux élevés dès le milieu de l’hiver, de sorte que plusieurs États membres se sont rapidement éloignés de leurs cibles intermédiaires. Dans le même temps, le différentiel de prix entre contrats d’été et d’hiver est devenu négatif, avec un spread d’environ huit euros par mégawattheure observé à la fin du premier trimestre, ce qui supprimait l’incitation économique classique à injecter du gaz en été pour le revendre en hiver. Face à ce signal, les opérateurs ont hésité à reconstituer des stocks, et les gouvernements ont dû envisager des achats dirigés ou des régimes de compensation pour couvrir des injections non rentables.

Cette combinaison de contraintes physiques et économiques a conduit plusieurs États et acteurs de marché à demander un assouplissement des obligations. La Commission européenne (CE) a répondu par une recommandation admettant une tolérance accrue vis-à-vis des écarts aux trajectoires tout en maintenant, sur le papier, les objectifs finaux et intermédiaires. Le texte ouvrait la possibilité de considérer certaines conditions de marché défavorables au même titre que des contraintes techniques pour justifier un décalage du moment où l’objectif de remplissage maximal est atteint, notamment vers le début de l’hiver plutôt que strictement au début de novembre. Parallèlement, la CE a proposé de prolonger pour deux années supplémentaires le cadre d’urgence initial, avec des obligations inchangées, ce qui a ravivé le débat sur son impact sur la formation des prix et sur la nécessité de disposer d’une évaluation d’impact détaillée.

Un compromis institutionnel en faveur d’objectifs plus flexibles

Le Conseil de l’Union européenne a défendu une approche plus souple consistant à conserver un objectif légal de 90 % de remplissage mais à autoriser que ce niveau soit atteint à tout moment entre le début d’octobre et le début de décembre. Dans cette logique, les cibles intermédiaires ne sont plus présentées comme des obligations fermes, mais comme une série d’objectifs indicatifs destinés à guider la planification plutôt qu’à déclencher mécaniquement des achats de gaz. Les États membres se voient reconnaître la possibilité de s’écarter de l’objectif final dans une certaine limite lorsque des conditions jugées difficiles restreignent la capacité à remplir les stocks, avec une marge pouvant atteindre dix points de pourcentage et, dans des cas précis, cinq points supplémentaires liés à la structure de la production nationale ou à des contraintes techniques sur les sites les plus volumineux. Les États dépourvus d’installations souterraines restent tenus de sécuriser, via des accords d’accès ou de partage de charge avec des pays voisins, des volumes de stockage représentant au moins quinze pour cent de leur consommation moyenne, avec une date butoir désormais alignée sur la nouvelle fenêtre d’atteinte de l’objectif final.

Le règlement amendé confie aux États membres la responsabilité de définir chaque année leur propre trajectoire de remplissage à partir des profils observés sur les cinq dernières années, avec des jalons en février, mai, juillet et septembre. Ces jalons restent indicatifs au niveau européen, même si une autorité nationale peut décider de les rendre contraignants sur son territoire pour encadrer le comportement des opérateurs. Une fois le seuil de 90 % atteint dans la fenêtre permise, aucun maintien obligatoire n’est imposé, ce qui donne la possibilité de ponctionner des volumes si les prix ou la demande l’exigent, tout en conservant un filet de sécurité minimum. Pour le suivi, la CE s’appuie sur le Groupe de coordination pour le gaz (GCG) et sur l’Agence de coopération des régulateurs de l’énergie (ACER), chargés de consolider les informations de remplissage, d’identifier les écarts durables et de proposer, le cas échéant, des mesures correctrices sans aller jusqu’à l’imposition directe de décisions contraignantes au niveau européen.

Impacts sur le stockage commercial, les flux et la formation des prix

Sur le terrain, ce nouveau cadre modifie le profil de risque pour les opérateurs de stockage et pour les fournisseurs de gaz naturel liquéfié (GNL) et de gaz naturel acheminé par gazoduc. La disparition d’objectifs intermédiaires juridiquement contraignants réduit la probabilité de pics d’achats synchronisés au printemps et en été, qui avaient contribué à des tensions de prix lors de la phase aiguë de la crise. La possibilité pour les États de recourir à des dérogations ciblées, dans une fourchette pouvant aller jusqu’à vingt points de pourcentage lorsque la CE exerce pleinement sa marge d’intervention, atténue le risque de remplir des stocks à perte dans un contexte de spreads saisonniers inversés. Les données de remplissage observées à l’automne montrent déjà un profil moins tendu que lors des années précédentes, avec un taux moyen autour de quatre-vingt-deux pour cent à la mi-novembre, contre plus de quatre-vingt-douze pour cent un an plus tôt, niveau qui reflétait l’application la plus stricte des anciennes règles d’urgence.

Pour les entreprises, l’enjeu se déplace progressivement du respect mécanique d’un calendrier réglementaire vers l’optimisation de portefeuilles dans un environnement où la sécurité d’approvisionnement reste encadrée par un objectif commun, mais où l’activation des marges de flexibilité varie d’un pays à l’autre. Certains États pourraient utiliser pleinement les possibilités de déviation pour limiter les coûts liés au stockage, tandis que d’autres conserveraient des objectifs internes plus ambitieux ou maintiendraient des jalons nationaux contraignants, créant des différentiels de prix et de valorisation du stockage entre zones de marché. Dans le même temps, la perspective d’une offre mondiale de GNL en hausse à partir du milieu de la décennie, combinée à une demande européenne plus stable, laisse entrevoir un environnement où les obligations de remplissage pèseraient moins lourd sur les prix globaux que lors de la précédente crise. Chaque acteur doit désormais intégrer ce cadre dans ses scénarios de prix, de couverture et de gestion de capacité, et s’interroger sur la manière dont les choix nationaux d’utilisation des flexibilités réglementaires peuvent redessiner la hiérarchie des hubs gaziers et la place stratégique du stockage dans ses modèles économiques.

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