L’UE accorde €21mn pour accélérer la décarbonation industrielle en Égypte

Une subvention européenne de €21mn, gérée par EIB Global, financera des projets égyptiens visant à réduire les émissions industrielles et à développer le recyclage, tandis qu’un prêt connexe de €135mn doit lever des investissements climatiques additionnels.

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Le gouvernement égyptien et EIB Global, bras de développement de la Banque européenne d’investissement (BEI), ont signé le 15 juin un accord portant sur l’affectation d’une subvention de €21mn ($22.68mn) financée par l’Union européenne. Cette enveloppe vise à accélérer la décarbonation de l’économie égyptienne et à renforcer les solutions de recyclage dans l’industrie. Le protocole fixe la répartition des fonds entre des projets industriels publics et privés destinés à réduire les émissions et à limiter la pollution. Le ministère de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale a confirmé que l’initiative s’inscrivait dans la stratégie nationale de neutralité carbone.

Financement et répartition des fonds

Selon les termes de l’accord, €20mn ($21.60mn) serviront à cofinancer des investissements industriels, tandis que €1mn ($1.08mn) soutiendront la numérisation de l’Agence égyptienne des affaires environnementales afin d’améliorer le suivi et la transparence. EIB Global supervisera la mise en œuvre des projets et la conformité des dépenses. Les autorités locales ont précisé que les subventions complèteraient d’autres instruments financiers déjà disponibles pour les entreprises nationales. Cette approche de « blended finance » associe capitaux publics et privés pour optimiser l’effet de levier.

Le programme bénéficie en parallèle d’un prêt de €135mn ($145.80mn) accordé par la BEI, montant destiné à mobiliser environ €271mn d’investissements supplémentaires dans la réduction des émissions et l’économie circulaire. L’Union européenne a également lancé le mécanisme de garanties « EU-Egypt Investment Guarantee for Development », capable de soutenir jusqu’à €5bn ($5.40bn) de projets entre 2024 et 2027. Les autorités européennes considèrent cette plate-forme comme un levier majeur pour dynamiser les flux financiers vers l’industrie égyptienne. Les parties prenantes tablent sur une accélération de l’adoption d’énergies renouvelables et de procédés plus sobres en carbone.

Déclarations officielles

« Cet accord marque une étape essentielle pour transformer notre industrie », a déclaré Dr Rania A. Al-Mashat, ministre de la Planification, du Développement économique et de la Coopération internationale, lors de la signature. Elle a souligné que la subvention « stimule la collaboration public-privé » et « catalyse des pratiques industrielles durables ». EIB Global était représentée par la vice-présidente Gelsomina Vigliotti, qui a affirmé que les fonds « placeront les entreprises égyptiennes en meilleure position pour accéder au financement climatique ». Les représentants des ministères de l’Environnement et des Finances ont confirmé la mise en route rapide des premiers appels à projets.

H.E. Stefano Sannino, directeur général de la Direction générale Moyen-Orient, Afrique du Nord et Golfe de la Commission européenne, a indiqué que le nouveau mécanisme de garanties « accélérera des investissements stratégiques à grande échelle ». Il a rappelé que cette initiative prolonge la conférence Union européenne-Égypte de 2024, laquelle avait recensé plusieurs opportunités d’affaires. Samar Al-Ahdal, superviseure du secteur de la coopération européenne, a mentionné que les discussions se poursuivent avec les banques locales pour canaliser les crédits. Yehia Aboul Fotouh, directeur général adjoint de la National Bank of Egypt, a ajouté que les entreprises « peuvent désormais envisager des projets de décarbonation plus ambitieux ».

Perspectives industrielles

Les investisseurs ciblent en priorité les secteurs du ciment, de la sidérurgie et des fertilisants, responsables d’une part importante des émissions nationales. Les nouvelles lignes de financement devraient couvrir l’installation de fours à haute efficacité énergétique, l’intégration de combustibles alternatifs et l’amélioration des installations de collecte de déchets. Les analystes de marché anticipent une demande accrue de technologies de surveillance environnementale, stimulée par la numérisation de l’agence publique. Plusieurs fabricants locaux évaluent déjà l’adoption de solutions de recyclage avancées pour répondre aux critères d’éligibilité du programme.

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