L’Ouganda a signé un accord déterminant avec Alpha MBM Investments LLC, société basée aux Émirats arabes unis, officialisant ainsi la mise en œuvre de la raffinerie de brut de Hoima. Le projet, discuté depuis plusieurs années, permettra à terme de raffiner quotidiennement jusqu’à 60 000 barils de pétrole brut. Située à proximité immédiate du champ pétrolifère de Kingfisher, cette infrastructure sera stratégique pour répondre à la demande nationale et régionale en produits pétroliers raffinés. Selon les estimations officielles, la raffinerie devrait significativement réduire la dépendance du pays vis-à-vis des importations de carburants.
Une infrastructure clé pour l’indépendance énergétique
Le gouvernement ougandais considère cette raffinerie comme une étape décisive vers une plus grande souveraineté énergétique. Le site de Hoima a été choisi pour sa proximité avec d’importantes réserves pétrolières, facilitant ainsi la logistique d’approvisionnement en brut. Ce projet s’intègre également à l’initiative régionale de développement énergétique de l’Afrique de l’Est, qui inclut notamment l’oléoduc de pétrole brut d’Afrique de l’Est (East African Crude Oil Pipeline – EACOP). Ce dernier transportera les hydrocarbures extraits jusqu’au port de Tanga en Tanzanie, permettant l’exportation vers les marchés internationaux.
Le coût global du projet, qui comprend la raffinerie ainsi que les infrastructures associées, se chiffre à plusieurs milliards de dollars, financé par une combinaison de capitaux privés et d’investissements publics ougandais. L’objectif est également de stimuler l’économie locale, notamment par la création d’emplois directs et indirects liés à la construction puis à l’exploitation du site. D’après le calendrier annoncé par les autorités, les travaux devraient débuter dans les mois à venir, avec une entrée en service prévue d’ici à cinq ans.
Enjeux économiques et coopération régionale
L’accord avec Alpha MBM Investments LLC marque un tournant majeur dans la stratégie économique de l’Ouganda. La société des Émirats arabes unis s’est engagée à fournir les ressources techniques et financières nécessaires au bon déroulement du projet. Pour l’Ouganda, ce partenariat étranger répond à une volonté d’attirer davantage d’investissements internationaux dans son secteur énergétique, stratégique pour le développement économique à long terme du pays.
La raffinerie est censée fournir des produits pétroliers raffinés non seulement pour le marché intérieur ougandais mais également pour ses voisins immédiats, en particulier le Rwanda, le Kenya et la Tanzanie. Ce projet devrait ainsi renforcer l’intégration économique et énergétique dans cette région, historiquement dépendante des importations de carburants raffinés en provenance d’autres continents. Les gouvernements voisins ont déjà manifesté un intérêt significatif pour cette infrastructure, considérée comme essentielle pour stabiliser l’approvisionnement énergétique régional.