L’Ouganda engage une nouvelle phase d’exploration dans les bassins de Moroto-Kadam et Kyoga, situés respectivement au nord et au nord-est du pays. Cette initiative vise à identifier de nouvelles réserves d’hydrocarbures, s’ajoutant aux 6,5 milliards de barils déjà confirmés dans le bassin de l’Albertine. Le pays se positionne ainsi pour accroître son rôle sur le marché pétrolier, en diversifiant ses sources d’approvisionnement énergétique.
Les premières études géophysiques suggèrent un potentiel commercial significatif, ce qui a conduit le Ministère de l’Énergie et du Développement minier à intensifier les efforts d’exploration. Cette démarche s’inscrit dans une stratégie plus large visant à exploiter pleinement les ressources énergétiques du pays pour soutenir sa croissance économique et renforcer sa souveraineté énergétique.
Défis liés à l’infrastructure et au financement
Bien que prometteuse, l’exploitation des nouveaux bassins pétroliers se heurte à des défis majeurs, notamment en termes d’infrastructures et de financement. Les projets de développement des champs pétroliers existants, comme Tilenga et Kingfisher, sont encore en retard par rapport aux prévisions, principalement en raison de divergences sur la gestion des projets et des contraintes fiscales. Ces retards ont ralenti le forage, avec seulement 72 des 457 puits initialement prévus.
Le projet clé du pipeline East African Crude Oil Pipeline (EACOP), conçu pour faciliter l’exportation du pétrole brut ougandais via la Tanzanie, reste en attente de financements. Les discussions avec des entités chinoises telles que la Banque d’Export-Import de Chine (EXIM Bank) et la China Export & Credit Insurance Corporation (Sinosure) sont en cours pour garantir les fonds nécessaires. L’issue de ces négociations sera déterminante pour la poursuite des projets d’infrastructure énergétique du pays.
Impact sur l’industrie pétrolière régionale
La découverte de nouvelles réserves dans les bassins de Moroto-Kadam et Kyoga pourrait repositionner l’Ouganda en tant que fournisseur clé de pétrole en Afrique de l’Est. En renforçant ses capacités de production, le pays pourrait attirer de nouveaux investissements dans le secteur énergétique et augmenter sa compétitivité sur le marché régional.
Cependant, la réussite de cette expansion dépendra de la capacité du gouvernement à sécuriser les financements et à surmonter les obstacles logistiques. Le développement du pipeline EACOP, en particulier, est crucial pour l’accès aux marchés internationaux et pour maximiser la rentabilité des réserves nouvellement découvertes. Si les financements sont obtenus, l’Ouganda pourrait voir une augmentation significative de sa production pétrolière d’ici les prochaines années, consolidant ainsi sa position dans le secteur énergétique global.