L’Organisation maritime mondiale reporte d’un an les négociations sur la taxe carbone maritime

Les discussions sur le cadre réglementaire du Net-Zero Framework, visant à instaurer une taxe sur les carburants marins émetteurs de gaz à effet de serre, sont suspendues jusqu’en 2026 après un vote majoritaire mené par l’Arabie saoudite.

Partager:

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

AUTRES ACCES

Abonnement mensuel

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

COMPTE GRATUIT​

3 articles offerts par mois

GRATUIT

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 35 000 articles • +150 analyses/sem.

Les États membres de l’Organisation maritime internationale (OMI) ont voté le 17 octobre le report d’un an des négociations sur le Net-Zero Framework, un projet visant à encadrer la tarification des émissions de gaz à effet de serre (GES) issues des carburants marins. Sur les 127 pays présents, 57 ont soutenu la motion d’ajournement portée par l’Arabie saoudite, contre 49 oppositions et 21 abstentions. Cette décision nécessite une simple majorité de 54 voix.

Le Net-Zero Framework, adopté en avril dernier à 63 voix contre 16, prévoyait l’instauration à partir de 2028 d’un mécanisme de tarification des émissions liées aux carburants de soute. Son objectif était de fournir un signal clair au marché pour favoriser les investissements dans les carburants à faible teneur en carbone. Le report voté remet en cause non seulement le calendrier de mise en œuvre, mais également l’intégrité du texte, qui pourrait devoir être profondément réécrit.

Des désaccords profonds entre États membres

La motion d’ajournement a été portée par un groupe de pays producteurs de combustibles fossiles, incluant le Venezuela, la Russie et le principal initiateur, l’Arabie saoudite. Le soutien inattendu de certains États initialement favorables au cadre, comme le Panama et l’Inde, a renforcé cette dynamique. À l’inverse, des nations européennes, des États insulaires du Pacifique et le Brésil ont exprimé leur désaccord face à une décision jugée contre-productive.

Le représentant brésilien a alerté que l’ajournement pourrait équivaloir à un rejet pur et simple, en raison de l’impossibilité de maintenir certains paramètres techniques du texte initial. Le Japon, Chypre et la Grèce, pourtant favorables au cadre en avril, se sont abstenus lors du vote, signalant un recul du soutien international.

Pressions diplomatiques et tensions géopolitiques

Les États-Unis ont exercé une pression diplomatique notable dans les semaines précédant le vote. Le président Donald Trump a déclaré le 16 octobre que le cadre représentait une « taxe carbone mondiale » inacceptable pour l’industrie maritime américaine. Une déclaration conjointe de trois secrétaires d’État américains a menacé de mesures de rétorsion, incluant des sanctions portuaires et des augmentations de frais d’escale, en cas d’adoption du règlement.

Certains acteurs industriels aux États-Unis, notamment la Renewable Fuels Association, avaient pourtant exprimé leur soutien à la réglementation en raison du potentiel de marché pour les carburants renouvelables. Après le report, ces groupes ont indiqué qu’ils continueraient à plaider pour une adoption future.

Marchés du bunker et incertitude réglementaire

Le report fragilise davantage la visibilité sur les choix énergétiques des armateurs. Le prix moyen des carburants marins montre déjà l’écart entre les énergies conventionnelles et les alternatives : à Singapour, le prix moyen du fioul à 0,5% de soufre était de $483.73/tonne métrique en septembre, contre $579.17 pour le gaz naturel liquéfié (GNL), $691.92 pour le biocarburant B24 et jusqu’à $1,897.44 pour le méthanol 100% durable.

Plusieurs représentants du secteur ont réitéré leur besoin de clarté réglementaire pour planifier leurs investissements. Le secrétaire général de la Chambre internationale de la marine marchande a déploré l’absence de consensus, expliquant que « l’industrie a besoin de certitudes pour pouvoir engager des financements ».

Prochaines étapes techniques

Malgré le report officiel, les États membres de l’OMI poursuivront les discussions techniques sur le Net-Zero Framework du 20 au 24 octobre, à l’occasion du groupe de travail intersession sur la réduction des GES issus du transport maritime. Le secrétaire général de l’OMI a indiqué vouloir maintenir la coopération entre les États membres, tout en reconnaissant que « la géopolitique rend difficile la résolution de certains dossiers ».

La Commission européenne a réaffirmé son intention de participer activement aux prochaines discussions, tandis que des voix sceptiques commencent à émerger quant à la viabilité d’un consensus à moyen terme.

Le gouvernement tchèque prépare le rachat de CEZ dans une opération à $9.6bn

Plusieurs scénarios sont à l’étude pour reprendre le contrôle de CEZ, acteur clé de l’électricité en Tchéquie, avec une opération estimée à plus de CZK200bn ($9.6bn), selon le ministre de l’Industrie.

La France reporte à 2026 la publication de sa feuille de route énergétique

Le gouvernement reporte à début 2026 la publication de la nouvelle Programmation pluriannuelle de l'énergie, freinée par des tensions politiques autour du partage entre nucléaire et renouvelables.

L’Indonésie vise $92bn pour verdir sa production électrique industrielle d’ici 2050

L’Indonésie prévoit $31bn d’investissements d’ici 2030 pour décarboner son électricité captive, mais reste entravée par sa dépendance au charbon et des incertitudes sur les financements internationaux.
en_114018181243540

Une frappe de drones coupe l’électricité à Khartoum et Port-Soudan, deux secouristes tués

Une attaque contre la station d’Al-Muqrin a paralysé une partie du réseau électrique soudanais, affectant plusieurs États et tuant deux secouristes lors d’une seconde frappe sur le site en feu.

La Bolivie met fin aux subventions sur les carburants pour contenir la crise monétaire

Le gouvernement bolivien supprime les subventions sur l’essence et le gazole, mettant un terme à un système en vigueur depuis vingt ans dans un contexte de tensions budgétaires et de raréfaction des devises.

Le régulateur polonais enquête sur des opérations suspectes avant l’annonce d’Orlen

Le gendarme financier polonais a lancé une procédure judiciaire sur des transactions douteuses liées à Energa, survenues juste avant l’annonce du projet de rachat total par Orlen.
en_114017181228540

Dalkia remporte la gestion du réseau de chaleur de Paris pour €15bn jusqu’en 2050

Le Conseil de Paris confie à Dalkia, filiale d’EDF, un contrat de €15bn sur 25 ans pour opérer le réseau de chaleur de la capitale, retiré à Engie, délégataire historique, dans un contexte politique tendu à l’approche des élections municipales.

La Norvège veut obliger ses opérateurs à se préparer à des sabotages multiples

Le régulateur norvégien de l’énergie propose une réforme imposant aux opérateurs de réseau électrique une capacité de réparation multi-sites face à des actes de sabotage simultanés, avec un surcoût annuel estimé de 100 à 300 NOK par foyer.

São Paulo pousse pour la fin de la concession d’Enel avant 2028

L’État de São Paulo a demandé la déchéance de la concession d’Enel Distribuição São Paulo, relançant les tensions entre pouvoirs locaux et régulateur fédéral sur fond d’enjeux politiques et énergétiques majeurs à trois ans de l’échéance contractuelle.
en_114017171228540

L’Arabie saoudite accorde un prêt de 60 millions USD pour le réseau électrique mauritanien

La Mauritanie obtient un financement saoudien pour construire un tronçon clé de la « ligne de l’Espoir », dans le cadre de son programme d’extension du réseau de transport d’électricité vers l’intérieur du pays.

Comment fonctionne RESourceEU, le plan européen de sécurisation des matières critiques

RESourceEU organise une intervention directe de l’Union européenne sur les matières critiques via stockpiling, achats groupés et restrictions d’export, afin de réduire la dépendance extérieure et de sécuriser les chaînes industrielles stratégiques.

La France ouvre la dernière phase de consultation de sa stratégie bas-carbone 2050

La troisième Stratégie nationale bas-carbone entre en phase finale de consultation avant son adoption en 2026, définissant la trajectoire française de réduction des émissions jusqu’en 2050 avec des objectifs sectoriels et industriels chiffrés.
en_114014141228540

Berlin relève les revenus autorisés des réseaux électriques à partir de 2029

L’Allemagne autorisera une hausse d’au moins 1,4 % des revenus de ses opérateurs de réseaux à partir de 2029, tout en renforçant les exigences d’efficacité dans un compromis destiné à débloquer les investissements sans alourdir excessivement les tarifs.

La surcapacité électrique française force une révision stratégique avant fin décembre

Face à un excédent structurel d’électricité, le gouvernement s’engage à publier une nouvelle Programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici Noël, alors que l’alignement entre offre, demande et investissements devient un enjeu industriel et budgétaire majeur.

Les divisions sur les énergies fossiles bloquent l’adoption d’un rapport de l’ONU

Un rapport scientifique majeur du Programme des Nations unies pour l’environnement n’a pas été validé par les États membres, en raison de désaccords profonds sur les énergies fossiles et d’autres sujets sensibles.
en_114099991236540

RTE appelle à une électrification accélérée pour réduire la dépendance aux fossiles

RTE alerte sur le retard de la France dans l’électrification des usages, pourtant essentielle pour limiter les importations d’hydrocarbures et soutenir sa stratégie de réindustrialisation.

L’Inde annule 6,3 GW de connexions renouvelables, signalant un virage réglementaire

L’autorité centrale indienne a annulé 6,3 GW de connexions réseau pour projets renouvelables depuis 2022, une décision qui reflète un durcissement réglementaire et une volonté de recentrer la responsabilité sur les développeurs.

Le Brésil lance une feuille de route pour réduire sa dépendance au pétrole

Le gouvernement brésilien a reçu l'ordre de définir sous deux mois un plan de réduction progressive des combustibles fossiles, appuyé par un fonds national de transition énergétique alimenté par les recettes pétrolières.
en_114088881233540-2

L’Allemagne en retard sur la directive RED III, une application rétroactive probable

Le gouvernement allemand pourrait manquer l’échéance de janvier 2026 pour transposer la directive RED III, provoquant des incertitudes sur les obligations de biocarburants et perturbant les marchés.

L’Italie attribue 8,6GW de capacités renouvelables lors de son appel d’offres Fer-X

L’Italie a alloué 82 % des capacités solaires et éoliennes proposées dans le cadre de son appel d’offres Fer-X, totalisant 8,6GW, avec des prix de rachat compétitifs et une forte concentration des projets dans le sud du pays.

Toute l'actualité de l'énergie en continu

Abonnement annuel

8.25$/mois*

*facturé annuellement à 99 $ la première année, puis 149$/an

Accès illimité • Archives incluses • Facture pro

Abonnement mensuel​

Accès illimité • Archives incluses pendant 1 mois

5.2$/mois*
puis 14.90$ les mois suivant

*Les prix affichés sont entendus HT, TVA variable en fonction de votre localité ou de votre statut professionnel

Depuis 2021 : 30 000 articles • +150 analyses/sem.