L’opérateur public du réseau électrique ukrainien, Ukrenergo, a proposé une augmentation de 20 % des tarifs de transmission d’électricité à compter de 2026. Cette mesure vise à répondre aux coûts technologiques croissants et aux obligations de remboursement de prêts contractés à l’étranger pour la modernisation des infrastructures énergétiques.
La proposition a été rendue publique par le cabinet de conseil ExPro, basé à Kyiv. Elle devrait faire l’objet d’un examen par les autorités de régulation, avec une décision attendue d’ici la fin de l’année. Cette hausse, si elle est approuvée, affectera l’ensemble des consommateurs raccordés au réseau de transport à haute tension du pays, incluant les grands industriels et les distributeurs régionaux.
Des inquiétudes sur la compétitivité des exportations
Plusieurs producteurs ukrainiens ont déjà exprimé leurs réserves, estimant que les tarifs actuels de transmission sont excessifs. Ils redoutent qu’une augmentation supplémentaire vienne alourdir les coûts de production, avec un effet direct sur la compétitivité des exportations ukrainiennes. Le tissu industriel national, fortement tourné vers les marchés extérieurs, dépend d’un approvisionnement énergétique stable et accessible pour maintenir ses parts de marché.
L’économie du pays repose largement sur ses exportations, et tout renchérissement du coût de l’énergie risque de réduire la marge bénéficiaire des entreprises exportatrices. Cette situation est d’autant plus critique que d’autres secteurs stratégiques, comme le transport ferroviaire, envisagent également des ajustements tarifaires. Ukrzaliznytsia, l’entreprise publique des chemins de fer, a récemment annoncé un projet d’augmentation de ses propres tarifs.
Un réseau interconnecté sous pression
Le système électrique ukrainien reste fortement sollicité, notamment en raison de ses interconnexions avec les réseaux européens. Ukrenergo continue d’investir dans la modernisation de ses capacités de transmission pour répondre aux exigences techniques du marché régional, tout en assurant la stabilité interne du système. Le financement de ces investissements repose en partie sur des prêts internationaux que l’entreprise doit désormais rembourser.
La Commission nationale de régulation de l’énergie et des services publics joue un rôle central dans la validation de ces ajustements tarifaires. L’augmentation proposée s’inscrit dans une stratégie plus large de sécurisation des infrastructures essentielles du pays, dans un contexte économique encore marqué par l’instabilité et des besoins énergétiques croissants.