L’Opep+, un mariage russo-saoudien de circonstance qui dure

La décision mercredi de l'Opep+ de réduire sa production pour soutenir les prix du pétrole, au grand dam de Washington, marque une nouvelle étape dans le rapprochement de l'Arabie saoudite, leader de facto du cartel, et de la Russie.

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Les 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), emmené par Ryad, ont noué alliance fin 2016 avec dix autres pays, dont Moscou, sous la forme d’un accord appelé Opep+. Objectif: réguler le marché, qu’ils dominent avec 60% des exportations d’or noir à leur compteur.

Cette entente opportuniste, née en réaction aux défis posés par la concurrence américaine, s’est transformée au fil des ans en relation de long terme.

« Tous ceux qui prédisaient une courte vie à l’alliance ont eu tort », résume Tamas Varga, chez PVM Energy.

« Elle a survécu à plusieurs épisodes de turbulences », notamment quand la demande s’est effondrée au début de la pandémie de Covid-19, « et est bien partie pour durer ». Loin de la déstabiliser, l’offensive russe en Ukraine semble la fortifier: l’Opep+ fait front commun dans le refus d’ouvrir largement les vannes de l’or noir, malgré les nombreux appels des Occidentaux désireux de freiner l’envolée des prix.

Alors que la Russie est de plus en plus isolée, la réunion de mercredi montre « que les États du Golfe ne sont toujours pas disposés à prendre leurs distances avec Moscou », souligne l’institut de recherche londonien Energy Aspects.

En plus de la franche coupe des quotas de production, le groupe a prolongé jusqu’à fin 2023 la durée de la « charte de coopération », signée au printemps 2020.

Un gage de « cohésion », selon les termes du prince saoudien et ministre de l’Energie Abdel Aziz ben Salmane. « Nous collaborons depuis 2016 (…), ce n’est pas juste un mariage de circonstance », a-t-il commenté devant la presse, appelant les autres organisations internationales à s’inspirer de l’Opep+.

L’extension de l’accord est « incontestablement un message », une « bonne nouvelle pour la Russie », abonde Cornelia Meyer, PDG de la société de conseil MRL Corporation, interrogée par l’AFP.

Pourquoi la décision profite-t-elle à Moscou?

Depuis le début de la guerre en Ukraine qui a fait flamber les cours, Moscou a engrangé 116 milliards d’euros grâce à ses exportations de pétrole, d’après un rapport publié début septembre par le Centre for research on energy and clean Air (CREA), basé en Finlande.

Mais sa production décline depuis cet été, sous l’effet des sanctions occidentales, et le recul récent des prix « entrave sa capacité à financer la guerre en Ukraine », note M. Varga.

Son pétrole se négocie avec une forte décote, explique Craig Erlam, d’Oanda: l’Inde et la Chine, qui sont désormais ses principaux acheteurs, bénéficient d’importants rabais. Moscou est aussi confronté à l’entrée en vigueur de l’embargo européen sur le pétrole russe début décembre, et à la possible mise en place de mécanismes de plafonnement des prix par l’UE et le G7.

La décision de l’Opep+, qui « stabilisera le marché pétrolier », selon le Kremlin, arrive donc à point nommé. En tirant les cours vers le haut, la coupe des quotas « va permettre à la Russie de maximiser ses revenus tirés des exportations de brut », souligne l’analyste de PVM Energy.

S’agit-il d’une décision politique?

A entendre le ministre émirati de l’Energie, Souhail ben Mohammed Al-Mazrouei, l’Opep+ ne serait qu’une « organisation technique ». Mais le groupe a beau marteler qu’il ne s’agit pas là d’une décision politique, il est « très difficile d’évacuer la politique alors même que les prix élevés du pétrole sont dus à une guerre déclenchée par l’un des principaux États membres de l’Opep+ », estime M. Erlam. Ils avaient bondi en mars à près de 140 dollars, frôlant leurs records historiques de 2008.

« C’est difficile à entendre quand ils continuent à coopérer avec la Russie et refusent de condamner son invasion », ajoute-t-il. La Maison Blanche a aussitôt réagi mercredi, dénonçant un « alignement » du cartel avec la Russie. De l’avis des experts, « c’est une véritable gifle » pour le président américain Joe Biden, moins de trois mois après sa controversée visite en Arabie saoudite, traditionnelle alliée des Etats-Unis, et quelques semaines avant les élections de mi-mandat.

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