L’OPEP se défend d’être responsable de la flambée des prix du pétrole et du gaz. C’est ce qu’a déclaré le nouveau secrétaire du groupe, Haitham al-Ghais, qui rejette également la responsabilité qu’aurait l’organisation sur l’inflation. Haitham al-Ghais met en cause le manque d’investissement dans l’exploration et la production des combustibles fossiles.
L’OPEP n’est pas le seul responsable
Haitham al-Ghais a donné des interviews à CNBC et à Bloomberg dans lesquelles il déclare que l’OPEP « fait sa part » et que le groupe n’est pas responsable de la flambée actuelle des prix des carburants:
« Il y a d’autres facteurs, au-delà de l’OPEP, qui sont vraiment à l’origine des pics que nous avons vus dans le gaz, dans le pétrole…Pour moi, c’est le sous-investissement. Un sous-investissement chronique. »
Plusieurs pays, gourmands en gaz et en pétrole, avaient demandé à l’OPEP et à l’OPEP+ d’augmenter leur production. Les pays membres de l’OPEP+ ont par ailleurs enregistré une hausse de leur production de pétrole en 5 mois. Cependant, Haitham al-Ghais a qualifié cette demande de « bruit » et poursuit:
« Le bruit, nous y sommes habitués. Je pense que ce qui compte vraiment, c’est quand nous nous asseyons et que nous regardons les chiffres. »
Du fait de la pandémie de la COVID-19, la production de l’OPEP avait diminué. Toutefois, dès septembre, l’organisation a prévu d’ajouter 100.000 b/j à sa production. Bien que, pour rappel, certains pays comme le Nigeria et l’Angola connaissent des difficultés à assurer leurs quotas.
D’autant plus que M. al-Ghais alerte sur l’état des capacités de réserve:
« Nous courons sur de la glace fine. Les capacités de réserve deviennent rares, et c’est un problème. C’est comme une police d’assurance. Compte tenu des incertitudes, cela vaut-il la peine d’épuiser cette capacité limitée ? Et cela fait longtemps que nous lançons des avertissements à ce sujet. »
Le nouveau secrétaire affirme également que l’OPEP ne devrait pas être le seul fournisseur pour répondre à la demande. Ainsi, selon lui, d’autres pays comme l’Iran pourrait servir l’approvisionnement mondial en carburant.
Une transition énergétique nécessaire
Haitham al-Ghais s’est aussi exprimé à propos de la transition énergétique des pays de l’OPEP. Il a notamment déclaré commencer « à frapper à la porte des décideurs politiques » pour discuter du rôle des sources d’énergie et des producteurs dans la transition énergétique à venir.
Il commente:
« Il faut essayer de trouver des technologies, des moyens et des méthodes pour décarboner les combustibles fossiles, plutôt que de s’en éloigner. Nous nous concentrons beaucoup sur la transition vers l’abandon. Et je ne pense pas que le monde puisse vivre à l’avenir sans pétrole, qui représente aujourd’hui environ 30 % du mix énergétique. »
Plusieurs responsables dans les pays du Golfe ont notamment appelé au financement de projets pétroliers à long terme. De cette manière, l’accroissement de la production de pétrole devrait éviter les pénuries pendant la transition.
Haitham al-Ghais espère également que les ministres de l’OPEP+ pourront se réunir à Vienne en décembre.