Le dernier rapport mensuel de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) révèle des dynamiques complexes sur le marché pétrolier mondial, avec plusieurs membres de l’alliance OPEP+ dépassant leurs quotas de production en juillet 2025. La Russie a augmenté sa production de 98 000 barils par jour pour atteindre 9,12 millions de barils quotidiens, soit 17 000 barils au-dessus de son objectif ajusté incluant les compensations pour surproduction antérieure. Cette hausse intervient alors que Moscou devait compenser 137 000 barils par jour de production excédentaire accumulée durant la période de réductions volontaires. La production russe au deuxième trimestre s’est établie en moyenne à 8,995 millions de barils par jour, contre 8,972 millions au premier trimestre.
Kazakhstan principal contrevenant aux accords OPEP+
Le Kazakhstan émerge comme le principal violateur des engagements OPEP+ avec une production de 1,827 million de barils par jour en juillet, dépassant son quota de 439 000 barils quotidiens. Les huit pays appliquant des réductions volontaires ont collectivement produit 31,701 millions de barils par jour, soit 371 000 barils au-dessus du plan convenu après compensations. Les Émirats arabes unis ont excédé leur quota de 10 000 barils par jour, Oman de 9 000 barils, tandis que l’Irak, le Koweït, l’Algérie et l’Arabie saoudite sont restés sous leurs quotas respectifs. L’alliance dans son ensemble, excluant la Libye, l’Iran et le Venezuela exemptés de coupes, a produit 36,479 millions de barils quotidiens, soit 47 000 barils sous l’objectif global.
La sortie progressive des restrictions volontaires de 2,2 millions de barils par jour pour huit membres OPEP+ devrait maintenant s’achever en septembre 2025, un an plus tôt qu’initialement prévu. Cette accélération reflète l’évaluation par l’organisation d’un marché pétrolier favorable, avec une augmentation mensuelle progressive de la production depuis avril 2025. L’OPEP maintient sa prévision de croissance de la demande pétrolière mondiale à 1,3 million de barils par jour pour 2025, portant la demande totale à 105,14 millions de barils quotidiens. Pour 2026, l’organisation a relevé ses prévisions de 100 000 barils par jour, anticipant une croissance de 1,4 million de barils quotidiens pour atteindre 106,52 millions.
Repositionnement commercial russe vers l’Asie
Les flux commerciaux pétroliers révèlent une consolidation de la position russe sur les marchés asiatiques. La part du pétrole russe dans les importations indiennes a atteint 45% en juin, contre 44% en mai, selon les données Kpler citées par l’OPEP. L’Irak représentait 18% des livraisons à l’Inde, l’Arabie saoudite 12%. Les importations totales indiennes ont chuté sous les 5 millions de barils par jour pour la première fois en cinq mois, atteignant 4,86 millions. En Chine, la part russe a légèrement reculé à 17% contre 18% le mois précédent, l’Arabie saoudite occupant la deuxième position avec 16% des approvisionnements, suivie de la Malaisie à 14% et de l’Irak à 10%.
Les importations chinoises totales ont bondi de 11% sur un mois pour atteindre 12,2 millions de barils par jour en juin, marquant leur plus haut niveau en 22 mois. L’OPEP prévoit que l’Inde, la Chine et les autres économies asiatiques représenteront l’essentiel de la croissance de la demande, contribuant 1,2 million de barils par jour tant en 2025 qu’en 2026. L’offre des pays non-OPEP+ devrait croître de 800 000 barils par jour cette année pour atteindre 54,01 millions, puis de 600 000 barils supplémentaires en 2026. Les États-Unis, le Brésil, le Canada et l’Argentine constitueront les principaux moteurs de cette expansion, compensant le déclin prévu en Angola.