L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) ont annoncé une hausse de leur production de 137 000 barils par jour en novembre, marquant une progression plus prudente que prévue. Cette décision fait suite à une réunion en ligne entre les huit pays concernés, dont l’Arabie saoudite, la Russie et les Émirats arabes unis, dans un contexte de volatilité persistante sur les marchés pétroliers.
Une augmentation contenue pour apaiser le marché
L’ajustement adopté reste en deçà des spéculations évoquant une hausse de 500 000 barils par jour. Ce choix reflète la volonté du groupe de ménager un équilibre entre la stabilisation des prix et la reconquête de parts de marché face à la concurrence croissante de producteurs non membres. Selon des analystes, cette décision a été motivée par les tensions sur le marché, amplifiées par les incertitudes sur la demande mondiale.
Depuis avril, les huit membres concernés par l’accord ont ajouté plus de 2,5 millions de barils par jour à leur production cumulée. Cette stratégie tranche avec la politique précédente de l’Opep+, qui reposait sur une réduction des volumes pour soutenir les cours du brut.
Une offre dynamique face à une demande limitée
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) observe que l’offre mondiale, tirée notamment par les États-Unis, le Brésil, le Canada, la Guyana et l’Argentine, atteint des niveaux proches de ses sommets historiques. Cette dynamique contraste avec une demande mondiale relativement stable. L’AIE anticipe une croissance modérée de 700 000 barils par jour en 2025 et 2026, tandis que l’Opep prévoit une hausse plus soutenue de 1,3 million en 2025 et 1,4 million en 2026.
Le Brent, référence internationale du brut, s’échangeait en dessous de 65 dollars vendredi, enregistrant une baisse de 8 % en une semaine, affecté par les rumeurs d’une hausse de production plus agressive de la part de l’Opep+.
Une manœuvre tolérable pour Moscou
La Russie, qui produit actuellement environ 9,25 millions de barils par jour, voit dans cette augmentation limitée une marge de manœuvre encore acceptable. Une hausse plus marquée aurait pu compromettre sa capacité à maintenir l’effort et fragiliser l’unité de l’Opep+. Sa capacité maximale est aujourd’hui estimée à 9,45 millions de barils par jour, contre 10 millions avant le début du conflit en Ukraine.
Les frappes ukrainiennes sur les raffineries russes ont également entraîné une augmentation des exportations de brut, désormais moins utilisable en interne. Cette évolution rend la Russie plus dépendante des marchés extérieurs pour écouler sa production et maintenir ses recettes.