L’Opep+ relance massivement sa production malgré la chute du baril sous 62 dollars

Huit membres de l’Opep+ porteront leur production à 411 000 barils par jour en juin, intensifiant l’offre mondiale malgré une baisse marquée des prix et des tensions commerciales persistantes.

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L’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+) a confirmé le 3 mai une forte accélération de sa production pour le mois de juin, décidée conjointement par huit de ses membres. L’Arabie saoudite, la Russie, ainsi que l’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ajouteront 411 000 barils par jour au marché, selon un communiqué diffusé après une réunion ministérielle avancée à samedi. Cette hausse reconduit le niveau fixé en mai, bien au-delà des 137 000 barils initialement prévus dans le plan de réintroduction progressif.

Un changement de stratégie après des années de réduction

« L’Opep+ vient de lancer une bombe sur le marché pétrolier », a commenté Jorge Leon, vice-président chez Rystad Energy, à AFP. « Après le signal du mois dernier, la décision d’aujourd’hui envoie un message clair : le groupe change de stratégie et cherche à regagner des parts de marché après des années de coupes », a-t-il poursuivi.

Ce revirement est interprété comme une volonté de renforcer les relations avec les États-Unis. Peu après son entrée en fonctions, le président Donald Trump avait exhorté Riyad à produire davantage pour faire baisser les prix. L’Opep+, née en 2016 d’un accord entre les membres historiques et plusieurs alliés, dont la Russie, avait jusqu’ici soutenu les prix en limitant l’offre, conservant en réserve des millions de barils.

Les prix du brut continuent de reculer

La décision intervient alors que les cours du pétrole poursuivent leur repli. Le 2 mai, le Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s’échangeait à 61,29 dollars, en baisse de 1,35%, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain chutait de 1,60% à 58,29 dollars.

Cette baisse s’explique par la combinaison d’une offre croissante et d’une demande affaiblie, notamment en Chine. « Le brut reste sous pression en raison d’une possible augmentation de la production de l’Opep+ et des craintes concernant la demande mondiale, en particulier en Chine », a déclaré Jay Hatfield, directeur général d’Infrastructure Capital Advisors.

Sanction des membres non conformes et calcul géopolitique

Outre l’augmentation coordonnée, cette décision est perçue comme un signal adressé aux membres qui ne respectent pas les quotas. Arne Lohmann Rasmussen, chef analyste chez Global Risk Management, estime qu’il s’agit aussi de « punir les tricheurs » internes au groupe. Le Kazakhstan, notamment, a récemment dépassé ses plafonds de production sans appliquer les compensations prévues par l’accord.

D’autres analystes avancent une motivation géopolitique. Si les négociations sur le nucléaire iranien ou un cessez-le-feu russo-ukrainien aboutissent, des volumes supplémentaires pourraient revenir sur le marché en cas de levée partielle des sanctions américaines. Selon Carsten Fritsch de Commerzbank, l’Opep+ chercherait ainsi à anticiper et sécuriser ses parts de marché avant toute évolution défavorable.

Une pression croissante sur les producteurs américains

Cette hausse de production pourrait accentuer les difficultés des producteurs américains. D’après Ole Hvalbye, analyste chez SEB, « la production ne serait plus rentable en dessous de 55 dollars sur une période prolongée ». Le retour à une stratégie de volume pourrait fragiliser ces acteurs, dans un contexte où la demande globale est déjà affectée par la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine.

Depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les prix ont chuté de près de 25%, tombant à leur plus bas niveau depuis février 2021. Les huit membres de l’Opep+ à l’origine de cette augmentation ont prévu de se retrouver début juin pour réévaluer la situation. Le communiqué laisse entrevoir la possibilité d’une « pause ou d’un retour en arrière » en fonction des conditions de marché.

Le financement adossé à des livraisons de brut est fragilisé par la baisse des cours du pétrole et les contraintes de production persistantes dans le pays.
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