L’OPEP+ maintient pour février 2022 sa politique de production de pétrole amorcée en mai 2021. Celle-ci consistant à augmenter chaque mois sa production de 400.000 barils par jour.
L’OPEP+ maintient sa politique de production
En décembre 2021, déjà l’OPEP+ maintenait pour janvier 2022 sa politique d’augmentation de la production. Elle répondait ainsi aux craintes de Washington sur les prix à la pompe.
D’autant que certains des plus grands consommateurs de pétrole, dont les États-Unis et la Chine, commençaient à libérer leurs réserves stratégiques de pétrole. L’objectif était d’augmenter l’offre. Les stocks de pétrole émirati en chute libre en 2021 sans que cela soit le fruit d’une politique volontariste démontraient la nécessité de l’augmenter.
Malgré cette réaffirmation de l’offre, les cours du brut étaient repartis à la hausse. En cause, l’inflation généralisée des économies mondiales. Plusieurs analystes s’attendaient d’ailleurs à ce que la hausse des prix de l’or noir se poursuive en 2022. Pour l’heure, les prix grimpent légèrement, mais se stabilisent.
Réaction limitée du marché
La réaction du marché à la décision de l’OPEP+ reste limitée, car les investisseurs l’ont largement anticipé. Depuis l’annonce à 14h30 GMT le 4 janvier 2022, le Brent évolue ainsi au-dessus des $80/baril. Il reprend 1% et regagne les prix atteints fin novembre 2021 avant l’apparition du variant Omicron.
Variant dont l’impact sur la demande est modéré comme le confirme Tamas Varga, analyste chez PVM. Ipek Ozkardeskaya, analyste chez SwissQuote, rappelle même que l’Agence internationale de l’Énergie prévient un surplus d’or noir dans les premiers mois de 2022.
Relance économique difficile
En parallèle, Bjarne Shieldrop, analyste chez SEB, souligne que le maintien de la politique de l’OPEP ne signifie pas que la production va réellement augmenter. Il rappelle en effet que certains pays membres n’arrivent toujours pas à remplir leurs quotas de production.
C’est ainsi le cas du Nigeria et de l’Angola, les deux plus gros fournisseurs d’Afrique. A contrario, et alors que ses capacités sont encore sous exploitées, le Venezuela double sa production de pétrole en 2021. Mais frappé de sanctions américaines et de troubles intérieurs, il n’est pas certain que le pays puisse en 2022 compenser les problématiques africaines.
La Russie augmente sa production en 2021
Bjarne Shieldrop note également que la production de pétrole russe n’a pas augmenté au mois de décembre. Signe qu’elle pourrait déjà avoir atteint sa capacité maximale. En revanche, sur l’année, la Russie redresse sa production pétrolière en 2021 de 2% par rapport à 2020.
Moscou pèse par ailleurs tout autant sur le marché du brut que l’Arabie Saoudite. Pays dont l’économie repose en grande partie sur la stratégique qu’adopte l’organisation. En ce sens, le 31 décembre 2021, soit quatre jours avant la réunion, Al Saoud marque son soutien à la politique de l’OPEP+ devant la Choura.
L’Iran pourrait réintégrer le marché
Autre poids lourd en difficulté, l’Iran, dont les exportations sont limitées par les sanctions américaines.
Mais Téhéran et les Occidentaux ont repris les pourparlers sur la réintégration des États-Unis dans l’accord sur le nucléaire iranien. 8ème round de négociations en cours pour réduire les sanctions frappant l’Iran, notamment en matière de capacités pétrolières disponibles. Pour l’heure, le marché reste sceptique.
« Un échec (des négociations) mènerait à de nouvelles sanctions, mais également à une remontée des tensions au Moyen-Orient et dans le Golfe », ce qui pourrait encore faire monter les prix, avertit M. Shieldrop.
Changement de secrétaire général
En outre, à la veille du sommet de ce mardi 4 janvier 2022, l’organisation a nommé Haitham Al-Ghais nouveau secrétaire général de l’OPEP. Il succédera en août 2022, et pour trois ans, au Nigérian Mohammed Barkindo.
En poste depuis 2016, c’est sous la houlette de Barkindo que l’organisation a repris son statut de meneur du marché du brut grâce à l’alliance OPEP+. L’organisation se réunit de nouveau le 2 février 2022 pour discuter de la suite de sa stratégie de production.