Les pays membres de l’Opep+ ont annoncé une prolongation des réductions de production de pétrole jusqu’à mars 2025. Cette décision, prise lors d’une réunion par vidéoconférence, reflète une stratégie prudente pour stabiliser les cours dans un contexte économique morose. Initialement, ces coupes, totalisant 2,2 millions de barils par jour, devaient être levées graduellement à partir de janvier 2025. Toutefois, le calendrier sera étendu sur une période de 18 mois, jusqu’à septembre 2026.
Jorge Leon, analyste chez Rystad Energy, estime que cette approche prudente montre que l’Opep+ pourrait envisager d’ajuster ses politiques si les conditions du marché restent défavorables. L’Arabie Saoudite, la Russie et d’autres grands producteurs comme l’Irak et les Émirats arabes unis jouent un rôle clé dans cette décision, bien que certains membres aient exprimé des envies d’augmenter leur production.
Contexte économique et stratégie de l’Opep+
Depuis 2022, les prix du pétrole peinent à se stabiliser, oscillant autour de 70 dollars le baril. Cette situation est préoccupante pour des pays comme l’Arabie Saoudite, qui compte sur des recettes pétrolières pour financer des programmes tels que Vision 2030. L’Agence internationale de l’énergie (AIE) estime que même avec les réductions actuelles, l’offre mondiale pourrait dépasser la demande en 2025.
Malgré les efforts de l’Opep+, certains pays comme l’Irak et le Kazakhstan ont été critiqués pour avoir dépassé leurs quotas de production. Les deux nations ont dû soumettre des plans de rectification pour se conformer aux objectifs fixés par le cartel.
Tensions internes et compromis
Les Émirats arabes unis, qui avaient obtenu une hausse de production pour 2025, devront attendre avril pour voir leurs quotas révisés. Bien qu’ils dépassent déjà leur limite autorisée, un compromis a été trouvé pour éviter une fracture au sein de l’alliance. Ce consensus reflète l’objectif des membres de maintenir la pertinence de l’industrie pétrolière face aux transitions énergétiques mondiales.
Par ailleurs, le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane a récemment visité les Émirats arabes unis, soulignant l’importance de la coopération régionale.
Incertitudes géopolitiques
Le retour possible de Donald Trump à la présidence des États-Unis en janvier 2025 pourrait également influencer la stratégie de l’Opep+. La politique américaine sur le Moyen-Orient, les sanctions contre l’Iran et les relations avec la Russie et la Chine restent des variables déterminantes pour les marchés pétroliers.
Lors de cette réunion, il a également été décidé de prolonger jusqu’à fin 2026 les deux autres tranches de réductions de production, en plus des 2,2 millions de barils actuellement concernés. La prochaine réunion de l’Opep+ est prévue pour le 28 mai 2025, où de nouveaux ajustements pourraient être envisagés en fonction des évolutions du marché.