L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et le Forum des pays exportateurs de gaz (GECF) ont exprimé une inquiétude commune sur l’évolution du marché énergétique lors de la 6ᵉ réunion du Dialogue énergétique OPEP-GECF tenue à Vienne. Les deux organisations anticipent un déficit d’offre à moyen et long terme, alimenté par un déséquilibre croissant entre la progression de la demande et le niveau d’investissement observé dans les infrastructures énergétiques.
Des projections de croissance qui dépassent les capacités actuelles
Selon le rapport World Oil Outlook 2023, publié par l’OPEP, la demande énergétique primaire mondiale devrait augmenter de plus de 23 % d’ici 2045. En parallèle, le GECF projette dans son Global Gas Outlook 2050 une croissance de plus de 30 % de la demande mondiale en gaz naturel à l’horizon 2050. Ces perspectives contrastent fortement avec le rythme actuel des investissements, jugé insuffisant pour garantir un équilibre durable entre l’offre et la demande.
Un besoin massif de financement dans les hydrocarbures
L’OPEP estime que le secteur pétrolier mondial nécessitera plus de 12 000 milliards USD d’investissements cumulatifs d’ici 2045, couvrant la production, le transport et la transformation. De son côté, le GECF chiffre à plus de 11 000 milliards USD les besoins financiers pour l’industrie gazière mondiale d’ici 2050. Les deux institutions insistent sur la nécessité de flux de capitaux réguliers et stables, soulignant que les retards d’investissement pourraient engendrer des tensions prolongées sur l’approvisionnement.
Un rôle toujours central pour les hydrocarbures
Malgré les évolutions du mix énergétique, l’OPEP et le GECF rappellent que les hydrocarbures devraient rester essentiels à l’économie mondiale dans les décennies à venir. Ils évoquent notamment les secteurs pour lesquels les alternatives restent techniquement ou économiquement limitées. D’après le rapport World Energy Balances 2023 de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), le pétrole et le gaz représentaient encore plus de 50 % de la consommation d’énergie primaire mondiale en 2022.
Les deux organisations plaident ainsi pour une vision pragmatique de la transition énergétique, appuyée sur des investissements soutenus dans les filières pétrolières et gazières afin d’éviter un déséquilibre structurel du marché à long terme.