Dans une déclaration, l’OPEP+ annonce qu’elle va augmenter sa production de pétrole pour le mois d’août. Malgré tout, il est difficile de savoir si l’alliance est en mesure de réaliser les objectifs de production et de connaître ses intentions envers le marché à long terme.
L’OPEP+ rehausse sa production de pétrole
Pour commencer, l’OPEP et ses alliées redéfinissent leurs plans en ce qui concerne la production pétrole pour le mois d’août. Il s’agira d’une augmentation de 648.000 b/j. Cependant, des questions se posent pour savoir si l’OPEP est en mesure de produire la quantité de pétrole. De son côté, Platts Analytics s’attend à ce que l’OPEP+ ne soit en mesure de réaliser qu’environ 340.000 b/j pour l’augmentation du mois d’août.
Ainsi, sur les 23 membres de l’OPEP+, seuls, l’Arabie saoudite et les EAU peuvent augmenter leur production de manières substantielles. C’est l’avis des analystes du secteur. De facto, les États-Unis et d’autres pays consommateurs exerçaient ces derniers temps de fortes pressions sur les deux pays pour qu’ils augmentent l’offre de pétrole sur le marché. Jusqu’à présent, l’OPEP s’en tenait à l’accord et à ses augmentations mesurées de quotas.
De plus, le président américain Joe Biden s’apprête à se rendre en Arabie saoudite le 15 et 16 juillet. La raison est de cette visite est la participation à un sommet avec des dirigeants du Golfe. Durant cette réunion, il sera question de la politique de production de l’OPEP+. La volonté étant de continuer à augmenter les volumes de production du côté américain.
Les faiblesses structurelles de l’alliance
D’abord, l’alliance OPEP+ augmente modestement ses quotas de production chaque mois. L’objectif est de ramener la production de l’or noir aux niveaux antérieurs à la pandémie jusqu’au mois d’août. Pourtant, de nombreux pays ne sont pas en mesure de suivre à cause de la détérioration des infrastructures, du manque d’investissements ou de l’instabilité politique.
Ensuite, les évaluations de l’OPEP+ mettent en lumière les limites de l’alliance en termes de production. Le groupe ne remplissait pas ses objectifs de production de mai d’environ 2,7 millions de b/j. En conséquence, la capacité de production de réserve de l’alliance ne cesse de se réduire. Elle atteint 1,2 million de b/j et se concentre en Arabie saoudite et aux EAU selon les estimations de Platts Analytics.
L’incertitude pour le futur
Premièrement, les délégués de l’OPEP+ déclarent que les ministres n’ont pas discuté sur les quotas de production au-delà du mois d’août. Cette problématique sera à l’ordre du jour au cours de la prochaine réunion qui se déroulera le 3 août. En outre, dans le cadre de l’accord de l’OPEP+, les quotas d’août resteront en place jusqu’en décembre.
Deuxièmement, des perturbations chez des membres de l’OPEP+ resserrent le marché. La Libye et le Kazakhstan connaissent des pannes tandis que l’Angola et le Nigeria connaissent des baisses de volumes. Cela pose question sur les capacités de production de ces pays à long terme.
Enfin, le marché du pétrole s’adapte encore au contexte géopolitique instable. C’est notamment le cas avec les sanctions occidentales sur les flux de pétrole russe qui comprime encore plus l’offre. La proposition du G7 d’imposer des « plafonds de prix » aux exportations de brut russe pourrait perturber davantage le marché. Elle réduirait les exportations d’autres producteurs du Golfe puisque des pays où la demande est en hausse comme la Chine et l’Inde utilisent déjà les barils russes à prix réduit.
En somme, l’OPEP+ fait face à des incertitudes géopolitiques sur le développement de sa politique de production dans le futur. Des décisions seront attendues du fait que la demande mondiale de pétrole se redresse avec la saison estivale dans l’hémisphère nord, la reprise économique chinoise et l’abandon des restrictions sanitaires.