Le marché pétrolier connaît une nouvelle contraction, alors que les prix du baril de Brent et du West Texas Intermediate (WTI) évoluent en territoire contrasté. L’offre mondiale pourrait s’intensifier dès juin, sous l’effet de la stratégie de relance de la production menée par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+), accompagnée de signaux diplomatiques encourageants autour de l’Iran.
Une hausse de l’offre supérieure aux prévisions
D’après un communiqué publié samedi, l’Arabie saoudite, la Russie et six autres membres de l’Opep+ ajouteront 411 000 barils par jour à leur production en juin. Cette augmentation, identique à celle de mai, dépasse largement les 137 000 barils initialement prévus dans le plan de rééquilibrage. Cette dynamique contribue à faire pression sur les prix du brut, déjà sensibles à l’évolution de l’offre mondiale.
À 15h25 GMT (17h25 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet perdait 0,87 %, s’établissant à 61,61 dollars. Son équivalent américain, le WTI pour livraison en juin, progressait quant à lui de 0,73 %, atteignant 58,66 dollars. L’écart entre les deux références illustre l’instabilité actuelle du marché et la diversité des facteurs d’influence.
Retour possible de l’Iran sur les marchés
Parallèlement à l’annonce de l’Opep+, les discussions sur le nucléaire entre l’Iran et les États-Unis ajoutent un nouvel élément de volatilité. Le vice-président américain JD Vance a déclaré que les négociations avançaient et que Washington restait favorable à une utilisation civile de l’énergie nucléaire par Téhéran, tout en excluant toute option militaire. Un accord pourrait alléger les sanctions imposées au secteur pétrolier iranien, facilitant ainsi une reprise de ses exportations.
L’Iran figure parmi les dix premiers producteurs mondiaux de pétrole brut. Depuis le retour de Donald Trump à la présidence, son administration a reconduit une politique de sanctions renforcées à l’égard de l’industrie pétrolière iranienne. Une levée partielle de ces restrictions représenterait un apport supplémentaire d’or noir sur un marché déjà excédentaire.
Des limites à l’expansion aux États-Unis
Selon Ole Hansen, analyste de Saxo Bank, le seuil de rentabilité du WTI est souvent estimé autour de 60 dollars le baril. En dessous de ce niveau, les investissements dans la production non conventionnelle aux États-Unis deviennent économiquement moins viables. Cette situation limite actuellement la relance de l’extraction domestique, malgré les appels récurrents du président Trump à “forer à tout-va”.
Pour Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management, les cours actuels n’encouragent pas un redémarrage massif des forages sur le sol américain. Ce contraste avec la stratégie de l’Opep+ pourrait renforcer la domination des producteurs moyen-orientaux et russes sur le court terme, en influençant directement l’équilibre entre l’offre et la demande mondiales.