Dans son rapport mensuel sur le marché pétrolier, l’OPEP analyse une augmentation de la demande de son pétrole. Ceci se justifie grâce à une reprise économique forte pour les mois à venir. Cependant, l’OPEP prévoit pour la première fois une diminution de la production russe d’une année sur l’autre.
Une anticipation de la baisse pétrole russe par l’OPEP
L’OPEP maintient sa prévision de la demande mondiale à 100, 29 millions de b/j pour 2022. C’est un retour aux niveaux d’avant la pandémie. Néanmoins, l’organisation prévoit une baisse de l’offre non OPEP à 65,74 millions de b/j.
Cette estimation s’explique par la baisse de la production russe de brut. Elle équivaut à 10,63 millions de b/j pour 2022. C’est une baisse de 250 000 b/j par rapport à la projection de mai.
C’est la première reconnaissance par l’OPEP que la Russie verra sa production se contracter d’une année sur l’autre. La raison se trouve dans les sanctions imposées par de nombreux pays occidentaux suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Une potentielle tension sur le marché face à l’augmentation de la demande en pétrole
L’OPEP en coopération avec la Russie et neuf autres alliées réduisaient la production de pétrole au cours des deux dernières années. Ceci se justifiait par la pandémie au printemps 2020 et une brève guerre des prix entre l’Arabie Saoudite et la Russie. L’objectif était de sauver le marché du pétrole.
Aujourd’hui, la conjoncture pousse à une augmentation de la demande. Il y a le début de la saison estivale dans l’hémisphère Nord et les rebonds attendus de la demande chinoise liée à un assouplissement des restrictions sanitaires. Le rapport mensuel de l’OPEP souligne l’importance de l’environnement international.
» La demande de pétrole devrait se situer à des niveaux sains au cours du second semestre de cette année. La dynamique économique se renforce, notamment dans les secteurs des services à forte intensité de contact comme les voyages, les transports, les loisirs et l’hôtellerie. «
Ainsi, les restrictions sur la production de l’OPEP pourraient comprimer le marché. Platts évalue le Brent à 127,97 $/b le 13 juin. La référence atteignait son plus haut niveau en 14 ans, à 137, 64 $/b début mars lorsque l’invasion russe de l’Ukraine s’intensifiait.
Vers une augmentation de la production de l’OPEP ?
Le 2 juin, l’alliance OPEP+ convenait d’accélérer sa production pour les porter à 648 000 b/j pour les mois de juillet et août. Malgré tout, des membres de l’organisation ne sont pas en mesure d’augmenter leur production en raison de problèmes techniques, de sanctions ou d’instabilité. L’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sont les seuls à pouvoir contribuer de manière significative.
En outre, l’OPEP prévient qu’une fois la saison estivale terminée, la flambée des prix pourrait peser sur l’économie mondiale. Cela comprend le marché du pétrole. C’est ce contexte incertain, instable qui empêche l’OPEP de dégager un horizon précis sur le marché.
» Les développements géopolitiques et le déploiement incertain de la pandémie vers la fin du second semestre de l’année continuent de poser un risque pour la reprise. Les pressions inflationnistes devraient persister. Il reste très incertain de savoir quand les problèmes géopolitiques pourront être résolus. «