En juillet 2024, l’OPEC+ enregistre une surproduction de 437 000 barils par jour (b/j), atteignant un total de 41,03 millions b/j, selon le rapport de S&P Global Commodity Insights. Cette augmentation marque la plus forte hausse mensuelle de production depuis près d’un an, alimentée par des dépassements significatifs de quotas par l’Irak, la Russie et le Kazakhstan. Ces pays avaient pourtant accepté des plans de compensation pour réduire leur production, mais les résultats montrent un manque de conformité aux engagements pris, posant un risque majeur pour l’équilibre du marché pétrolier.
L’Irak, l’un des principaux contributeurs à cette surproduction, dépasse son quota de 400 000 b/j, atteignant 4,33 millions b/j. La Russie et le Kazakhstan continuent également de produire au-dessus de leurs quotas respectifs, avec des écarts notables par rapport aux objectifs fixés. Ces surproductions exacerbent les tensions sur le marché, alors que l’OPEC+ avait initialement prévu une réduction collective de 2,2 millions b/j jusqu’à la fin du troisième trimestre.
Pressions économiques et impacts sur les prix du pétrole
La surproduction intervient à un moment où les prix du pétrole sont déjà sous pression, tombant en dessous de 80 dollars le baril en raison des craintes de récession et d’une demande mondiale affaiblie, notamment en Chine et aux États-Unis. Le marché mondial du pétrole, qui repose sur un équilibre délicat entre l’offre et la demande, est ainsi confronté à une situation où l’excès d’offre pourrait entraîner une nouvelle chute des prix. Les membres de l’OPEC+ qui ne respectent pas leurs quotas contribuent à cette volatilité, rendant les efforts de stabilisation du marché encore plus complexes.
Les perspectives pour l’OPEC+ s’assombrissent à mesure que la demande reste incertaine, malgré les espoirs d’une reprise au second semestre. La capacité de l’alliance à maintenir sa stratégie de réduction de la production et à ajuster rapidement ses niveaux d’offre sera cruciale dans les mois à venir. Les décisions prises lors des prochaines réunions du Joint Ministerial Monitoring Committee (JMMC) et de la réunion ministérielle de décembre seront déterminantes pour l’orientation future du marché pétrolier.
Répercussions pour l’avenir de l’OPEC+
L’incapacité à respecter les quotas de production soulève des questions sur l’efficacité des plans de compensation et la cohésion au sein de l’OPEC+. L’alliance, qui a réussi à stabiliser les prix du pétrole par le passé grâce à des réductions coordonnées de la production, fait désormais face à un défi de taille. La surproduction persistante de certains membres menace de saper les efforts collectifs, augmentant ainsi les risques pour l’avenir du marché pétrolier mondial.
Alors que l’OPEC+ se prépare à ajuster sa production à partir de septembre, la pression monte pour que l’alliance montre une discipline accrue et renforce ses mécanismes de contrôle. Les divergences entre les membres sur la gestion de l’offre pourraient, si elles ne sont pas résolues, entraîner une période prolongée d’instabilité des prix, affectant non seulement les économies des pays producteurs, mais aussi l’ensemble de l’industrie pétrolière.