L’ONU et son groupe d’expert pour le climat (GIEC) lancent un avertissement, affirmant que le monde est dangereusement proche d’un réchauffement excessif. Les gaz à effet de serre dans l’atmosphère sont déjà suffisamment élevés pour garantir un dérèglement climatique pendant des siècles. En parallèle, le rapport publié a fait chuter le prix du pétrole.
L’ONU appelle à la fin du charbon et des énergies fossiles
À l’heure actuelle, les vagues de chaleur mortelles, les ouragans puissants et d’autres phénomènes météorologiques extrêmes s’intensifient. Ils sont également susceptibles de fortement s’aggraver.
« Les sonneries d’alarme sont assourdissantes ». « Ce rapport doit sonner le glas du charbon et des combustibles fossiles, avant qu’ils ne détruisent notre planète ». Un « code rouge pour l’humanité », déclare António Guterres, secrétaire de l’ONU.
Des vagues de chaleur extrêmes tous les 10 ans
Les vagues de chaleur extrême qui ne frappaient auparavant qu’une fois tous les 50 ans devraient désormais se produire une fois par décennie. Les vagues de chaleur, les sécheresses et les pluies torrentielles sont appelées à devenir plus fréquentes et plus extrêmes. C’est la première fois que le GIEC quantifie la probabilité de ces événements extrêmes dans un large éventail de scénarios.
Selon le rapport, les fortes pluies qui tombent une fois par décennie sont aujourd’hui 1,3 fois plus probables et 6,7 % plus humides qu’au cours des 50 ans précédant l’année 1900. Date à laquelle un réchauffement climatique majeur d’origine humaine a commencé à se produire.
Le rôle désastreux du méthane
Au cours de quatre décennies de négociations sur le climat, le monde s’est concentré intensément et exclusivement sur le dioxyde de carbone. Cette année, les scientifiques recommandent vivement de se concentrer sur un autre gaz à effet de serre : le méthane. Il constitue le meilleur espoir de la planète pour éviter un réchauffement climatique catastrophique.
Les pays doivent procéder à des « réductions fortes, rapides et durables » des émissions de méthane, préviennent les scientifiques. En effet, une seule molécule de CO2 provoque moins de réchauffement qu’une molécule de méthane. Toutefois, elle reste des centaines d’années dans l’atmosphère, alors que le méthane disparaît en deux décennies.
« La réduction du méthane est la stratégie la plus importante et la plus rapide pour ralentir le réchauffement » selon le GIEC.
Un avertissement fort avant la COP26
Le rapport du GIEC arrive juste trois mois avant la COP26 à Glasgow. Les nations seront sous pression pour s’engager à prendre des mesures climatiques ambitieuses et à fournir un financement substantiel.
S’appuyant sur plus de 14.000 études scientifiques, le rapport des experts de l’ONU dresse le tableau le plus complet et le plus détaillé à ce jour. Il se concentre sur la façon dont le changement climatique modifie le monde naturel et de ce qui pourrait nous attendre.
1,5 °C d’augmentation dès 2030
Selon le rapport, la température moyenne de la planète franchira probablement le seuil de réchauffement de 1,5 °C dans les vingt prochaines années. Une hypothèse dans l’optique ou mesures immédiates, rapides et à grande échelle ne seraient pas prises pour réduire les émissions.
Dans le cadre de l’Accord de Paris, les États ont accepté de maintenir le réchauffement climatique bien en dessous de 2℃. Il s’agissait de préférence de le limiter à 1,5℃ par rapport aux niveaux préindustriels.
Le premier bilan mondial de cet accord aura lieu en 2023. C’est l’une des raisons pour lesquelles les niveaux de réchauffement de la planète font l’objet d’une attention toute particulière en ce moment.
Selon les dernières conclusions du GIEC, le réchauffement de 1,5℃ sera atteint ou dépassé au début des années 2030. Cela dans tous les scénarios considérés à l’exception du scénario d’émissions le plus élevé, pour lequel il pourrait intervenir encore plus tôt. Le changement climatique et ses conséquences se font déjà sentir. Au-delà de 1,5℃, la situation risque de se détériorer rapidement.
Mais tout espoir n’est pas perdu. Dans le scénario à très faibles émissions considéré dans le rapport, la Terre atteint le réchauffement de 1,5℃ pendant quelques décennies. Toutefois, elle repasse en dessous à la fin du siècle.
Le rapport fait chuter les prix du pétrole
Les résultats du rapport suggèrent que la dépendance au pétrole pour faciliter l’activité économique commencera à diminuer. Ce qui entraînant une forte baisse de la demande en pétrole.
Les actions des compagnies pétrolières à Londres ont chuté en même temps que le pétrole brut, les actions de BP ont baissé de 2,3 %, tandis que celles de Shell ont baissé de 1,9 % ce midi.
Jusqu’à présent, les engagements pris par les nations n’ont pas permis de faire baisser le niveau des gaz à effet de serre. Réagissant à ces conclusions, les gouvernements et les militants ont exprimé leur inquiétude.