À deux semaines de l’ouverture de la 29ᵉ Conférence des Parties (COP29) à Bakou, en Azerbaïdjan, l’Organisation des Nations unies (ONU) alerte sur l’écart alarmant entre les engagements climatiques actuels et l’objectif de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C. Dans un rapport publié récemment, l’ONU Climat signale que les contributions actuelles des pays en matière de réduction des émissions ne suffiront pas pour contenir la hausse des températures, un seuil considéré comme essentiel pour éviter des conséquences désastreuses.
Les engagements de réduction, appelés contributions déterminées au niveau national (NDC), présentés par les 195 signataires de l’accord de Paris de 2015, ne projettent qu’une baisse de 2,6 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre d’ici 2030 par rapport aux niveaux de 2019. Or, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) de l’ONU recommande une réduction de 43 % pour espérer atteindre l’objectif de 1,5°C. La synthèse des engagements, actualisée chaque année par l’ONU Climat, montre une progression marginale, laissant craindre une situation où l’inaction pourrait engendrer des pertes économiques massives et menacer des milliards de vies.
Des objectifs à revoir pour la COP30
Selon Simon Stiell, secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC), les plans d’action actuels sont loin de répondre aux exigences climatiques. Stiell a exhorté les pays à revoir leurs NDC et à adopter des politiques plus ambitieuses avant la prochaine révision prévue en 2025, avant la COP30. Cette mise à jour des contributions sera cruciale pour aligner les objectifs avec les nécessités climatiques.
En 2023, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a signalé des niveaux record de concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, avec le dioxyde de carbone (CO₂) atteignant un rythme d’accumulation sans précédent. Cette dynamique alimente davantage l’urgence climatique, selon les experts, rendant les objectifs de réduction de plus en plus difficiles à atteindre si des mesures correctives immédiates ne sont pas adoptées.
Les conséquences d’une inaction mondiale
Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a également publié une analyse critique, affirmant que les politiques actuelles mèneraient le monde vers un réchauffement d’environ 3,1°C d’ici la fin du siècle. Même en prenant en compte toutes les promesses d’amélioration conditionnelles, souvent liées à des soutiens financiers pour les pays en développement, les prévisions tablent encore sur un réchauffement de 2,6°C, un seuil bien au-delà de l’objectif de 1,5°C.
Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE, a déclaré qu’une mobilisation mondiale sans précédent est nécessaire pour éviter que cet objectif devienne inatteignable. Selon elle, la fenêtre d’opportunité pour éviter le dépassement de 1,5°C se referme rapidement, appelant à des actions plus décisives pour le climat.
Les enjeux économiques et humains
Le rapport de synthèse de l’ONU souligne que les impacts d’un réchauffement excessif affecteraient toutes les économies mondiales, sans exception. Une pollution élevée en gaz à effet de serre engendrerait des crises économiques et des bouleversements sociaux profonds. L’appel de l’ONU Climat vise donc à instaurer une nouvelle ère d’accélération, où les pays doivent non seulement s’engager mais aussi intensifier leurs efforts pour réduire les émissions.
À mesure que la COP29 approche, les discussions seront axées sur la finance climatique, un levier clé pour permettre aux pays en développement d’atteindre leurs objectifs de réduction. Le financement de la transition énergétique et la solidarité internationale seront essentiels pour soutenir les pays les plus vulnérables face aux changements climatiques.