Le gouvernement britannique a imposé de nouvelles sanctions économiques contre les groupes pétroliers russes Rosneft et Lukoil, ainsi que contre 51 navires soupçonnés de participer à l’exportation clandestine de pétrole brut et de gaz naturel liquéfié. Ces mesures s’inscrivent dans le cadre d’un durcissement de la politique britannique contre les sources de financement de l’industrie énergétique russe.
Rosneft et Lukoil, les deux plus grands producteurs de pétrole en Russie, exportent ensemble environ 3,1 millions de barils par jour. À lui seul, Rosneft représente près de la moitié de la production pétrolière nationale. Les autorités britanniques affirment que ces nouvelles sanctions visent à perturber la chaîne logistique énergétique qui soutient l’économie de guerre de Moscou, en limitant ses revenus issus des hydrocarbures.
Extension des sanctions aux ports et raffinés tiers
Le dispositif comprend également l’interdiction d’importation de produits pétroliers raffinés provenant de pays tiers mais issus de brut russe. Par ailleurs, quatre terminaux pétroliers et de gaz naturel liquéfié situés en Chine sont visés. Ces installations sont suspectées de participer à l’acheminement d’hydrocarbures russes vers des marchés étrangers, en contournant les sanctions existantes.
Cette décision intervient alors que Pékin continue d’augmenter ses importations de pétrole et de gaz en provenance de Russie. Les autorités britanniques considèrent que ces flux indirects constituent un contournement actif des mesures restrictives mises en place depuis février 2022.
Flotte fantôme et actifs gelés
La nouvelle liste publiée inclut 51 navires identifiés comme appartenant à la « flotte fantôme » russe, utilisée pour maintenir les volumes d’exportation vers les marchés asiatiques et africains. Au total, environ 500 bâtiments ont été sanctionnés par Londres depuis le début du conflit.
Selon le Trésor britannique, ces navires opèrent souvent sans balises de localisation et procèdent à des transferts de cargaisons en mer pour masquer l’origine du brut. Cette méthode permettrait à la Russie de continuer à percevoir des revenus significatifs en dépit du plafonnement des prix imposé par les pays occidentaux.
Gel d’actifs et composants technologiques
Outre les acteurs du secteur énergétique, plusieurs entreprises spécialisées dans les composants électroniques ont également été ciblées. Ces composants sont considérés comme essentiels à la fabrication de drones et de missiles employés dans le cadre du conflit militaire.
Certains des fournisseurs sanctionnés sont basés en Thaïlande, en Inde, à Singapour, en Chine et en Turquie. Depuis le début de l’invasion, le Royaume-Uni déclare avoir gelé 37 milliards de livres sterling (environ $45,23bn) d’actifs russes détenus sur son territoire.