Le gendarme de la concurrence britannique a annoncé vendredi l’ouverture d’une enquête approfondie sur le marché des
carburants. De fait, les prix flambent. Les autorités s’inquiètent d’un écart grandissant entre le prix du pétrole brut et ceux à la sortie des raffineries.
L’augmentation de cet “écart de raffinage”, qui a triplé l’an dernier, s’est répercuté sur le prix à la pompe. Il “a ajouté 24 pence par litre de carburant” pour les automobilistes, indique l’autorité britannique de la concurrence (CMA).
Des prix record
Le prix à la pompe vole de record en record au Royaume-Uni. Faire le plein d’essence d’une voiture familiale moyenne coûtait le mois dernier 105,29 livres, selon le RAC. Cette inflation est la plus haute en 40 ans.
Les raison derrière ces coûts qui explosent tiennent à l’augmentation de la demande après la fin des restrictions sanitaires. En parallèle, certaines capacités de raffinages sont à l’arrêt, une conséquence de la guerre en Ukraine et des sanctions sur la Russie. La Fédération constituait de fait, un grand exportateurs de produits raffinés.
“S’il est impossible d’échapper aux pressions mondiales qui poussent les prix du carburant à la hausse, l’écart croissant entre le prix du pétrole et le prix de gros de l’essence et du diesel est préoccupant”, a commenté Sarah Cardell, directrice juridique de la CMA, citée dans le communiqué.
“Nous devons déterminer s’il existe des raisons légitimes à cela. Si ce n’est pas le cas, quelles mesures peuvent être prises pour y remédier”, a-t-elle ajouté.
Le régulateur précise avoir lancé une étude de marché approfondie dont les premières conclusions seront publiées à l’automne.
En revanche, la différence entre le prix de sortie de raffinerie et le prix facturé aux automobilistes a fluctué. Néanmoins, il est resté autour de 10 pence par litre. Ces chiffres proviennent du rapport de la CMA, commandé le mois dernier par le ministre de l’Énergie et des Entreprises Kwasi Kwarteng.
Le gouvernement britannique avait annoncé fin mars une réduction pendant 12 mois de 5 pence par litre des taxes sur les carburants. Cette ristourne “semble s’être répercutée sur les prix”, note encore la CMA dans son communiqué.
Mais si le marché de la vente au détail de carburant “semble être compétitif”, certains domaines méritent là aussi une enquête approfondie, notamment pour déterminer “si les écarts de prix entre zones urbaines et rurales (où le carburant est plus cher) sont justifiés”, ajoute la CMA.