Le gouvernement britannique a accordé mercredi à Shell un permis pour l’exploitation du champ gazier de Jackdaw au large de l’Écosse, déclenchant de vives critiques de l’ONG écologiste Greenpeace. “Nous mettons le turbo dans les renouvelables et le nucléaire, mais nous sommes aussi réalistes sur nos besoins énergétiques actuels”, justifie le ministre de l’Energie et de l’Industrie Kwasi Kwarteng sur Twitter. “Sourçons plus le gaz dont nous avons besoin dans les eaux britanniques pour protéger notre sécurité énergétique”, a-t-il ajouté, en allusion aux tensions sur l’approvisionnement en énergie du Royaume-Uni depuis l’invasion russe de l’Ukraine.
Un champ gazier nécessaire selon certains et illégal selon d’autres
Le Royaume-Uni est dépendant du gaz dans son bouquet énergétique, d’autant qu’il peine à augmenter sa production de nucléaire, avec des centrales existantes vieillissantes et des projets de développement retardés ou qui peinent à voir le jour. Après une première demande rejetée par Londres l’an dernier juste avant la réunion internationale environnementale COP26 à Glasgow, Shell avait déposé une nouvelle demande de permis en mars. Le calendrier de Shell prévoit que les travaux démarrent au troisième trimestre de cette année et des “premiers hydrocarbures” attendus au deuxième semestre 2024.
L’association pro-environnement Greenpeace estime que le permis d’exploiter ce champ, situé à l’est d’Aberdeen, “pourrait être illégal, et étudie de possibles actions en justice”, d’après un communiqué mercredi. Le gouvernement britannique pourrait “immédiatement enlever des milliards” de livres des factures d’énergie des britanniques en pleine crise du coût de la vie, “limiter la demande d’énergie, créer des milliers d’emplois, doper notre économie, s’attaquer au changement climatique (…) s’il se contentait de rénover les logements et d’investir dans de l’électricité provenant de renouvelables”, détaille l’ONG. “Au lieu de cela, une fois de plus, ils octroient des contrats lucratifs à Shell et consorts pour un projet qui ne va pas produire de gaz avant des années, mais va générer des émissions massives” de CO2″, ajoute-t-elle dans un communiqué. Des porte-parole de Shell n’ont pas répondu dans l’immédiat aux demandes de commentaires de l’AFP.