À la veille d’un tournant politique majeur avec l’investiture imminente du climatosceptique Donald Trump à la présidence des États-Unis, les discussions menées par l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sur l’arrêt progressif des soutiens publics aux énergies fossiles ont échoué. Cette incapacité à parvenir à un consensus reflète les tensions persistantes entre les membres de cette organisation internationale.
Les négociations, initiées à la mi-novembre 2024, visaient à interdire progressivement les aides publiques, notamment les garanties ou les prêts des agences de crédit export, au profit de l’industrie pétrolière et gazière. Ce projet, porté par l’Union européenne, le Royaume-Uni et le Canada, s’est heurté à une opposition ferme des États-Unis, compromettant les efforts collectifs pour une réforme globale.
Les enjeux des soutiens publics
Selon les données fournies par des ONG climatiques, les agences de crédit export jouent un rôle clé dans le financement des projets fossiles. Entre 2012 et 2022, elles auraient contribué à plus de 80 % des nouveaux projets de terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL), favorisant ainsi une expansion significative de cette industrie. Ces financements publics, dénoncés par les défenseurs de l’environnement, constituent un frein aux efforts de transition énergétique mondiale.
La déclaration officielle de l’OCDE reconnaît cet échec tout en laissant entrevoir une porte ouverte pour des négociations futures. « Cette question pourra être rediscutée à l’avenir », a indiqué l’organisation basée à Paris, sans préciser de calendrier. En attendant, elle encourage les pays volontaires à adopter des mesures plus restrictives de manière autonome.
Un échec au lourd impact symbolique
L’absence de consensus au sein de l’OCDE intervient dans un contexte international marqué par une mobilisation accrue en faveur de la lutte contre le changement climatique. Pour l’Union européenne et ses alliés, cette absence d’accord représente un revers stratégique, particulièrement face à des nations moins disposées à réduire leurs soutiens à des industries considérées comme des piliers économiques.
Les implications de cet échec pourraient également influer sur les politiques nationales et internationales dans les années à venir. La position des États-Unis, combinée à celle d’autres pays réticents, pourrait limiter l’élan nécessaire pour atteindre les objectifs climatiques globaux, notamment ceux définis par l’Accord de Paris.